jeudi 17 septembre 2009

Déraison...






On ne saurait prédire l’amour à la folie,

Le cœur a ses raisons que la raison ignore,

Ni quand survient cette aigre douce mélancolie,

L’amour à déraison que la raison déplore…

Et tel un alliage de chardon et d’ancolie,

La beauté est pique et l’épine est indolore…

Et je ne sais par quel sortilège tu me lies

D’un béguin mortel qui te conjugue à mon sort…

Moi qui, de nuit, suis souvenance de ton oubli

Et m’oublie à ton souvenir jusqu’aux aurores…

Je ne rêve que de t’avoir au pied de mon lit

Pour avoir mon pied lorsque Morphée s’endort…

Très cher tourment, ma douce folie est si jolie

Que m’aliéner me donne bonheur et, pis encore,

Mes sens sont bons et le bon sens me démolit…

Je meurs d’amour à vie plutôt que vivre la mort…




jeudi 10 septembre 2009

Fosse confidences...






Je cacherai à tout le monde ma dépendance,
Me cacherai de moi-même et de ma faiblesse…
Je ne raconterai à personne ma souffrance,
Ni dévoilerai les vérités qui me blessent…

J’ai creusé la fosse au plus profond de mon âme,
Pour y enterrer mes confidences et mes rages…
J’y éteindrai les feux de passion et la flamme
Qui subsiste, infime mais intense… et fait ravage…

Ô fosse des confidences, remplis-toi, vide-moi !
Garde pour toi, secret, le nom de mon démon !
Nourris-toi bien des mélancolies, vis d’émoi
Et ravale mes dolents avals jusqu’à l’amont !

Et moi je vais te dire mon besoin de cet homme,
Qui me livre, chaque jour, ma gorgée de vie…
Je repais mon pauvre cœur, le jour, de son baume
Et survis dans la crainte d’en manquer, la nuit…

et je te conterai, chaque fois en poème,
Des bribes de cette folle passion qui me déchire…
Et si un jour je ne puis te dire que je l’aime,
C’est par manque de lui que tu me verras partir…

vendredi 28 août 2009

Peccavi...






Sur les bouts de tes doigts,

S’inscrivent mes secrets

En empreintes d’émoi

Et d’amour qui se créent

Dans le plein désarroi

De nuits d’union nacrée…

S’immole alors ma foi

Au pied du lien sacré,

Quand tu contres mes lois

M’infligeant ton décret

Où le vice nous est roi

Et les mœurs massacrées…

La dame de bon aloi

Se voit vertu sucrée

Et âme damnée, mais toi

A peine si exécré…

Et je ne blâme que moi

De m’être consacrée

Au culte qui festoie

Le mâle qui se récrée…

mardi 18 août 2009

Nuits blanches...




Un jour peut être j’aurais ma revanche

sur le mal qui me nuit, sur les nuits blanches

et les maigres matinées du dimanche…

amnésique de l’insomnie que déclenchent

les vérités qui blessent, les douleurs franches,

j’aurais plus la tête, la mémoire qui flanche,

chats à fouetter et pain sur la planche…

la tête hermétique et le cœur étanche,

sans peine qui me perche ni perche qui me branche,

je croulerai au lit sous l’avalanche

de fatigues tassées, de paix qui s’épanche…

et je coucherai nue, un drap sur la hanche

Morphée dans les bras… le sommeil qui tranche…



FM

dimanche 2 août 2009

Maléfice…




Comme il est doux et cruel cet air délétère,

Haleine amère, effluve qui m’attire et me hisse

Vers l’enfer dont la porte scellée se desserre,

et m’invite et me traine sur des traînées de vices…

J’en oublie le nom de Dieu, l’étreinte de ma mère,

La foi, la loi, la morale et autres supplices…

J’en embrasse des doctrines démoniaques et j’adhère

Aux cultes du mâle que les bons divins maudissent…

J’en aime l’odeur qui me grise, le goût qui m’ulcère,

Et les brûlures qui, lorsqu’elles m’attrapent, me guérissent…

Et je me gave de cette horreur qui me lacère,

Sous peine de mort ou de prison pour vénéfice…

Je m’avoue accro à l’arme de mon tortionnaire,

Ce fouet de musc, de tabac et de réglisse…

Vous raillez peut-être ma niaiserie qui dégénère,

Mais sans ignorer que je ne suis pas novice…

Et l’arome dont ce diable d’homme embaume l’air,

Ce n’est point un parfum… plutôt pur maléfice…

mercredi 20 mai 2009

Mars... à Vénus...




Je viendrai, Vénus, à ton mont où hurle vent du délire… libérer, du siège, quelques tourments pris dans le piège du désir…


Je suis le Dieu qui suit la Déesse qui essuie les jougs du plaisir… je suis la foi… celui qui croit, celui qui sait et ne sait prédire, les défaites d’amour ni les fêtes de guerre où le butin n’a guère de souci… que te séduire…


Je viendrai, Vénus, forcer la forge que Vulcain pense à jamais régir… je viendrai forcer son lit et lui assener la rage à la croisées de nos ires…


Et sur la couche adultère, je te ferai Amour et Haine, les jumeaux péchés sous les yeux Satyres… on brûlera le monde, on sauvera la vie, on sautera la vertu et sommera le vice qu’aucun saint ne saura maudire…


Je viendrai, Vénus, panser mon mâle que seul ma Déesse saura guérir… soigner mes sens, saigner mon sang… signer l’accord que petite mort puisse parvenir…


Ce soir, je viendrai, comme tous les soirs, après la guerre et le massacre, mille vies en offrande à l’autel de ton sacre, rêver à l’ombre de ton sourire… et viendra le jour, où voleront des nymphes à mon secours, fuyant l’égide pour me dire que tu voudrais m’appartenir…

lundi 11 mai 2009

Mercanti...






Il manque à ma vie l’étiquette « bonheur »,
Sur le pan de mon histoire sans faux pli…

Le permis de m’essorer y figure
Et celui de sécher mon cœur aussi…

De repasser quand ça casse… décrasser
Mes rêves qui s’emboivent de moult inepties…

Je suis étoffe rangée dans un placard,
Souffrant la solitude de mon repli,

Piquée dans mon orgueil par l’abandon
Puis accoutumée de fil en aiguille…

J’étais celle qui plaisait auparavant,
Je suis de celles dont le teint dépérit…

Parce qu’on est nombreuses à éprouver
La singularité de ta manie…

Toi qui te vante de vendre l’air au vent
Et de gagner l’amour sans garantie…

Non pas de thune tu t’es payé nos cœurs,
Mais bien de mots d’amour non ressenti…

Nulle ne garde, à tes yeux, quelque valeur
Quand le timbre du désir retentit…

Tu exhibes la nouvelle recrue en toile
Et caches celles auxquelles tu as menti…

Tu vendrais même tes belles au plus offrant,
C’est que l’amour sied mieux aux plus nantis…

Et moi je suis l’une de ces femmes esclaves
Que ton fol amour a assujetties…

J’attends depuis longtemps mon acquéreur
Pour enfin fuir ton empire… Mercanti…

dimanche 3 mai 2009

Grivoiseries...





Il est des jours où j’aime à rimailler
Des mots impudiques quand je soliloque…

Je préfère les lettres viles aux puritaines,
Les pensées obscènes aux idées loufoques…

J’écris, j’écrie et crée, à l’encre impure,
Des contes de fantasmes crus sur œuvres de choc…

Se noie la gêne de bon aloi, l’émoi
Pantois et coi d’effroi, quand je débloque…

J’immole le chaste aux pieds du graveleux
Et prise le méprisable aux jeux de troc…

Dans l’indécence de mes grivoiseries,
La nonne se touche et le moine se défroque…

L’esclave, la maitresse et la courtisane
Savourent les bambochades que je provoque…

Le stupre est mâle et la luxure est bonne,
Pour hommes et femmes, au désir réciproque…

J’écris pour prendre ma flamme en siège et vous
Tendre piège pour tourner le mou en roc…



Waaayli 3la La polissonne :)

samedi 21 mars 2009

J'oublierai...

Le jour d’amont… L’amant du jour…

Baisers d’envie… Envies d’baiser…

Les verres au lit… La lie aux vers…

Mensonges infâmes… Homme de mon songe…



Tout oublier… tout ce qui me ronge…

Erreurs passées et ressassées… j’essuierai tout à coup d’éponge…

Fidèle amie… fi d’elle ! la pire… feu, d’elle, apyre… la fausse oronge…

Les mots bénins… les mots venins… ceux qui perdurent et se prolongent…

La mauvaise note et la fausse note… Nota Bene qui me replonge…

J’oublierai tout… tout comme toujours…



Mes jeux de mots… Mes maux du Je…

Des piques à l’âme… Des lames à pic…

Des faits divers… D’hivers défaits…

Langes de minot… Minois de l’ange…


Tout oublier… tout ce qui démange…

La joie de vivre… la rage de vivre… peur de mourir qui me dérange…

L’angoisse, la crainte et les soucis… les repentirs de fourbes fanges…

Les oui, les non et les silences… les dictatures et libres échanges…

Le bon, la brute et le truand… le coutumier tout comme l’étrange…

J’oublierai tout… tout comme toujours…


Si rien ne reste et ne perdure, que l’oubli dure et me déleste…





PS: ce n'est pas l'Alzheimer juvénile, ne vous inquiétez pas pour moi :))

lundi 16 mars 2009

28...


sur le mur de mes 28 ans, j'écris ma joie en un jour ordinaire... la renaissance d'une femme toujours enfant... l'amour que j'ai pour ma mère... celui que j'ai pour les gens... un an de vie d'instants éphémères... un tas de souvenirs que je vous partagerai longtemps...

mwah :)

vendredi 13 mars 2009

Comment te dire Adieu...

n'était-elle pas belle cette Françoise Hardy qui sous la plume de Gainsbourg devait s'essuyer les yeux des larmes d'un énième supplice de l'amour?
ne mérite-t-elle pas une vengeance? :))





WAAAYLI CONTRE GAINSBOURG :



Sans aucun réflexe dur ou fielleux,
D’accent circonflexe ou scandaleux
Sur tes torts en exergue maculeux,
Comment te dire adieu?

Tes désirs implexes, moi je ne veux,
Plus question de sexe sans histoire à deux,
Si ma vie en annexe importe peu,
Alors je dis adieu !

je sais bien qu’un ex amour
ne revient à la vie ou si peu
mais pour moi
une explication vaudrait mieux

je pointe mon index brûler au feu
de ta rage connexe d’être malheureux,
tant pis si je te vexe et même tant mieux
que je te dise adieu !






et pour le fun,

CUTE CONTRE GAINSBOURG :)))


t'es bourré d’complexes, laid et lépreux,
un p’tit rien te vexe, te rend honteux,
je t’laisse mes kleenex, pour chialer mieux...
et je te dis adieu !

et pi ton cortex qui sonne creux ;
ton gant de latex que tu remplis peu,
ton herpes simplex est nauséeux,
là je te dis bien adieu !

tu sais bien qu’un ex-traterrestre
comme toi n’a aucune chance ou si peu
d’être avec moi mais
une explication vaudrait mieux

sous aucun prétexte, je ne veux
hors de ce contexte, fréquenter de gueux,
je t’envoie ce texte pour éviter tes yeux,
et je te dit adieu !








c'est très chantable aussi :)))

lundi 9 mars 2009

Fiesta :)

puisse mon humeur être contagieuse!!







Mwah à tous :)

jeudi 5 mars 2009

J'aimerais...





J’aimerais te dire…
La vie, les hommes et les aventures qui jamais n’auraient de moi que souvenances d’envies, d’arômes et de ruptures…

J’aimerais médire…
La gloire, l’argent et le plaisir… tant de vétilles à peine plus denses que l’écume d’un soir des filles vagues de ton désir…

J’aimerais maudire…
Mes jeux, mes tus quand je me voue, dans des silences et des aveux qui délient mes yeux quand ma langue se noue…

J’aimerais te lire…
Des versets de mon livre… des psaumes, des chants et des proses libertines… les fleurs du mâle que je me délivre…

J’aimerais sourire…
De moi d’émoi et d’allégresse… à toi au lit à ton réveil… de toi à moi, de force ou en faiblesse…

J’aimerais périr…
Sur les pages blanches de tes demains… sur ta couche vide, ton regard aride… mourir et naître entre tes mains…

J’aimerais finir…
Mes messages à toi par des « je t’aime », une promesse d’amour, des baisers au vent… l’histoire latente de mon tourment…

J’aimerais dormir…
Ne me réveille que pour me dire… que tu voudrais m’appartenir…

mardi 3 mars 2009

Nisrine…

J’ai rêvé de toi pendant des mois… ton prompt départ m’a non seulement brisé le cœur, mais m’a également valu une lourde sanction par une supérieure insensible… t’étais devenue ma drogue, mon carburant… tu motivais mon réveil chaque matin et donnais raison d’être à tous mes faits quotidiens… méfaits de l’amour…

Oui je t’ai aimée de tout mon être… à la seconde même où je te vis manquer d’air sur ce lit froid, où je courus te ramener la vie par une bien dure sonde d’aspiration… tes lèvres reprenaient couleurs de la vie et avec eux, mon cœur palpitant d’espoir apprit à battre pour nous deux…

On s’étaient plus séparées depuis… on s’étaient aimées à souffrir de la longueur des nuits, l’ennui des staffs et les courtes pauses… les nuits de gardes ne m’effrayaient plus, j’y allais le sourire franc et la volonté incroyable… tu allais mal dès que je te quittais et tu me le signifiais bien ! j’étais devenue ton petit jouet et tu te plaisais bien à me secouer… te voir malade m’angoissait et tu en profitais… j’étais consciente de ta manipulation et même que j’en redemandais… fière de ton amour… gaga devant tes yeux…

Ton père était mort dans un bien cruel accident en te ramenant à l’hôpital suite à ta bronchiolite… ta mère en deuil, pauvre et esseulée, n’avait pas de quoi te rendre visite chaque jour au service depuis le bidon-ville Sidi Moumen, du coup chaque jour un voisin venait faire son apparition pour contribuer, dans la solidarité de la petite gent, à veiller sur toi… ils transmettaient tous ma noblesse ignorant tout de ma tendresse…

Mais toi tu savais combien je t’aimais… tes sourires me le disaient, tes regards défiaient mes rébellions et tes moues boudeuses savaient ma faiblesse…

Nos tête à tête les nuits de garde devaient bien exaspérer plus d’un et nos longues discussions câlines empêchaient la grosse infirmière de ronfler… et tu adorais faire ton tapage la nuit… tu râlais, tu râlais ! et je t’aimais… je t’aimais…

Et puis vint un jour où je dus quitter le service pour passer ces examens… je courrais après chaque matière pour te manger des yeux avant de me remettre à apprendre des mille et une pathologies…

Il vint ensuite le jour malsain où je me suis emmêlé les pinceaux sur les troubles hémato… une matière de ratée et bien ? je ne regrettais rien… je courus te filer les cent baisers du jour mais je me glaçai sur le perron en trouvant ton lit occupé… le service vide…

Je demandai après toi et on me dit que le médecin de salle estima que tu étais prête à rentrer chez toi… je lui criai son incompétence à cette inhumaine, de se soucier de son cursus plutôt que du bien être d’un patient… je fus renvoyée…

J’eus au cœur ce mal qu’on a lorsqu’on se rend compte d’avoir été spolié de sa vie, que dorénavant on se retrouve à l’extérieur de sa propre existence et qu’il faudra en bâtir une à nouveau, mais surtout qu’on n’en a pas la force !!

Je cherchai tes coordonnées, un téléphone, une adresse : Sidi Moumen… mais où ?
Une jeune aide-soignante calma ma panique en m’informant de ton rendez-vous de contrôle dans la semaine… je lui laissai mon numéro de téléphone pour le communiquer à ta mère…

J’ai pleuré ce soir là, devant les yeux grands et l’air hébété de ma colocataire… t’imaginer manquer d’air le soir m’effrayait, mais pour dire mon égoïsme, j’avais surtout peur de manquer de ta présence…

Une semaine de lassitude et d’hypersomnie de lutte contre la douleur, puis sonna le téléphone :
« Allo ! »
« …. Ouais… »
« Bonjour Docteur, je suis la mère de Nisrine ! on m’a dit que vous cherchiez à me joindre ! »
« hein ? Bonjour Lalla ! comment va Nisrine ? elle se porte bien ? »
« oui lhamdoulillah grâce à vous ! tout le monde m’a parlé de votre gentillesse, que dieu vous garde… y a-t-il un problème avec ma fille ? »
« Non ! pas du tout, je me demandais juste si je pouvais la voir… si je pouvais vous rendre visite question de prendre de ses nouvelles, de vous venir en aide… »
« Vous êtes bien gentille… je vous rappellerai. »

Elle raccrocha sec mais j’eus l’espoir de l’avoir à nouveau au téléphone…

Jamais plus de nouvelles de toi…

J’ai rêvé de toi pendant des mois…

Ce soir en revoyant pour la énième fois cette vidéo, j’ai compris enfin pourquoi elle me subjuguait… si tu es toujours de ce monde, tu dois avoir l’âge de cette petite nipponne sur la vidéo et les mêmes yeux bridés qui me rendaient folle de toi… le même sourire même si tu n’avais que 2 mois à ton admission et 6 à ton départ… pendant ces 4 mois là tu étais ma fille et j'ose même penser, qu'à cet âge, tu avais fini par croire que j'étais ta mère...

Et si ce soir, en écrivant ces mots, j’ai quelques larmes aux yeux, c’est parce que ce n’était pas le syndrome de l’étudiant en médecine qui me prit mais un vrai sentiment… qui ébranla mon être…
Nisrine, où que tu sois, sois heureuse…



dimanche 1 mars 2009

Au bar M...






Dans de ce bar obscur, je n’aime pas l’image que les miroirs me reflètent…

Je me connais si belle à la clarté du jour… on m’a prise la première fois sous des milliers de lampes et en témoin, le soleil promettait ma pureté cristalline… je fus confinée par la suite à de sombres usages, à changer de supports et à supporter la variété… à rêver d’appartenir à vie plutôt que de détailler cette vie qu’on m’achète…

J’aimerais tant partir de ce bar… recouvrer l’éclat du jour ou partir en éclat… le quitter en débris ou en cachette… que ne ferais-je pour que vienne m’emporter un homme aux mille vices m’infliger le supplice de ses caresses, de ses attouchements quand, dans un coup de langue qui réitère son envie, sa bave dérange ma mine surfaite…

Je me dis qu’il me viendra le temps où je ne serais plus alignée entre autres racoleuses à l’opacité prononcée, l’habitude nébuleuse… où je ne me vendrais pas au premier venu pour qu’il noie en mon sein le désarroi de sa vie, qu’il me susurre les histoires du monde d’au-delà de la vitre opaque puis m’abandonne à ma faim, une fois assouvi… sans me faire l’avance que je guette…

J’attends dans ce bar et chaque soir je m’impatiente à couvrir mes courbes d’une main avide, d’une bouche amère au suçon sévère… je me livre sans réserve, je me déverse à m’en souiller le revers, ne m’arrachant le cri qu’une fois vide… j’enivre et me soûle pour oublier le bar, la nuit et la foule et me coucher toujours insatisfaite…

J’attends désespérément ce sauveur qui m’emporterait loin de mes pairs… érodée par d’autres mais aimée de lui, j’écumerais à lui seul ma mousse à la lie… pour peu qu’il ne soit pas criblé de dettes ! Parce que fine je suis et c’est qu’au Champagne qu’on remplit la fluette !

J’attends dans ce bar, rangée sur le comptoir… la barmaid me prend puis me repose, les autres coupes arrosent et moi j’attends mon tour… rêvassant aux lumières du jour, aspirant à quitter le bar dans un écrin de velours… plutôt qu’en souffre-douleur, offrir mon éclat et mes lueurs dans une ambiance de fête…




atelier d'écriture "écrivons donc!"

mercredi 25 février 2009

Eolia...






Je suis air…

Je m’emporte et m’envole… hanter le panthéon où vent divin me frôle… me déifie et me baptise souffle d’Éole…

Je suis la brise… qui brise le ton d’orage… je suis le temps doux qui fait ravage, qui te décolle de ta fausse paix au vrai tourment… tempête interne qui te livre doucement… à de suaves perditions sans dommages…

Et toi de même… Fils d’Eole : Vent effréné, tornade extrême… cyclone déchaîné quand vent je sème…

Ô frère des montagnes et des arbres ! Veux tu aller aux monts sacrées ?

Là où le souffle se saccade au décours de la Bise ? Suis donc la brise là où se brisent des chênes sous le pied de Vénus, où se déchaîne Echo la rapporteuse des soupirs de Zeus... veux-tu ?

A quoi bon les touchers fébriles, les contacts de chair si nous ne sommes qu’air ? si en moi tu peux venir autant de fois que l’éternel et si en toi je peux périr puis reprendre souffle de la vie ???

Je te fuis… Tu me suis ? On jouit sans se toucher… on se fait des virées aux temples interdits! Ô fils du vent, quand je te chevauche et que tu m’emportes, moi la Bise deviens Chergui… que m’importe d’être chair sur ta couche si je te suis chère à l’infini ?

jeudi 19 février 2009

Par Saint Valentin!






Décidément, il ne fait pas bon d’enjamber les toits quand l’émoi se prend le coup de pied... et ce soir, le cœur lourd et le pas las, ses sauts se font courts, le souffle bas, l’humeur à ras… le bol rare de la main du soupier…

Il n’aurait pas dit non à un câlin, même Garcia en recevra un ! Mais ainsi veut Dame Providence qui le largue sans cavalière sur la piste de danse… un soir de Saint Valentin !

Il s’en va, alors, voyeuriser, à travers les carreaux, des pics d’amour, à s’en pincer le cœur… dire que Tornado ira brouter la friche avec sa biche, et qu’il la couchera à la belle étoile… en tout bien, tout bonheur…

Il embêterait bien la cavalerie par quelque sotte bagatelle, mais qui ira filer le Zorro, laissant poireauter les jarretelles ?

Amour, amour !! même au tombeur légendaire, ça joue des tours… et dans les souvenances de Don Diego, las señoritas défilent en file, sur les notes de la guitare du troubadour ! mais ce soir, chaque belle se trouve homme qui craque et Diego, tant traqué d’elles, se détraque…

Il est sorti ce soir à la rencontre de la lune, s’inspirer de sa beauté pour expirer son infortune… mais même la lune se refuse à lui, et s’égare dans le jais de la nuit, sous une écharpe importune …

Il fait très sombre et c’est ainsi que Zorro, en voulant dévaler rapidement les tuiles, se retrouve affalé dans le patio d’un domicile !

La chute est rude, mais moins éprouvante que sa solitude… Zorro se lève tant bien que mal découvrir la cour de la maison, et s’attarde à mirer longuement sa magnifique floraison… Il n’avait jamais remarqué cette demeure fermée depuis bien des saisons... Et dans sa mélancolie, il s’en va errer le long du mur, observer depuis les vérandas des amours et des bitures…

Mais avant d’échapper au charme du Saint Valentin, il sent soudain une arme l’effleurer ! et retentit une voix au timbre cristallin :
« Et si vous me jetiez donc ce fleuret ? »

Au ton de femme, magie et flamme, Zorro se redresse pour affronter la dame… peau de bronze et longue tresse… regard d’ébène et furie de tigresse…

« Otez votre masque ou je demande du secours, que mes maîtres accourent à mes cris de détresse ! »

« je ne suis point discourtois, veuillez donc excuser ma maladresse, mais comment est-ce possible qu’une telle beauté ne puisse être maîtresse ? »

« Assez de bobards joli cœur ! »

« Mais dame, je ne suis point menteur ! je ne saurais dire de quelle contrée proviennent vos charmes, mais l’ardeur de votre regard me désarme… d’ailleurs vous pouvez ranger votre balai car mon arme restera emballée… »

« Quelle suffisance pour un piètre voleur ! Pensez vous me rouler imposteur ? »

« je vous roulerais bien si je puis me permettre de vous mener jusqu’au lit pour m’y soumettre ! »

« je n’aime point les cabotins, de surcroît masqués et importuns ! »

« ai-je interrompu vos amusements ? ou bien ai-je causé, en rappelant la solitude, votre désabusement ? Sachez princesse que je suis seigneur ! Que de mes jours j’en ravis des cœurs et de mes nuits je me convertis bienfaiteur… je lutte contre le tort et l’injustice, et ma foi, votre rang vous porte préjudice… le Grand Zorro à votre service ! »

« et moi je suis Zohra, pur sang arabe, fleur de mon pays… ravie de force à ma tribu assaillie… je me sers des armes comme vous maniez vos fourchettes et c’est pour cela qu’on ne m’a jamais cueillie ! »

Mais c’est compter sans la magie de ce jour car la sainte alchimie suit son cours… Zorro trouve Valentine et Zohra découvre l’amour…

A l’aube du lendemain, au décours du dernier baiser, quand les promesses se taisent, les craintes apaisées, s’en va el Zorro quitter son orientale, rejoindre dans la pénombre son cheval…

Mais à l’instant même où il traverse la place, les hommes de Garcia le ramassent !

« Reste où tu es vil scélérat ! Enfin, je te tiens Zorro le malfrat ! »

El Zorro soupire et se retourne, ce fût trop beau pour finir en paix…

« Señor Diego De La Vega ? Excusez mes hommes d’avoir déparé ! »

En fait, Zorro avait donné en souvenir, son masque à Zohra en promettant de revenir… dire que ça l’a sauvé d’un combat vain au lendemain d’une nuit de plaisir…

« Dieu du ciel noble seigneur ! il y a un Z sous votre chemisier entrouvert ! Auriez-vous croisé le malfaiteur ? »

« Oui, Garcia je l’ai croisé… notre lutte dura la nuit entière et j’en suis usé… je vous en parlerais bien mais laissez moi donc me reposer… »

Le Z au Khôl de Zohra refuse de partir, et le cœur de Diego palpite de son souvenir… il y a comme de l’amour dans l’air ce matin…

à vous aussi je dis Joyeuse Saint Valentin !


mardi 17 février 2009

TRES




Yo no pienso que me pueda de ti olvidar
yo no pienso que mi corazón resita un día más.
Yo no soy lo que tu quieras que sea este amor
solo soy la puerta abierta que te da mi corazón
Mi vida esta pendiente más de ti,
Preguntando por ti,
Caminando por ti,
Esperando por ti,
Navegando por ti,
Volando por ti,
Soñanado

Cuando cuente tres otra vez, vuelve a salir
Quererte a mi, me hace feliz
si el cielo se torna gris
y el 'tino llegue a su fin
No quiero jamas sentir
que de mi vida te vuelves a ir

En el oscuro de mi alma brilla la luz
iluminando la sabana donde el cielo es azul
por un poquito de tu boca, me muero si toca
por un poquito de tu corazón, hago lo que sea, hago lo que sea
Mi vida esta pendiente más de ti,
Preguntando por ti,
Caminando por ti,
Esperando por ti,
Velando por ti,
Navegando por ti,
Volando por ti,
Soñanado....

Cuando cuente tres otra vez, vuelve a salir
quererte a mi, me hace feliz
Si el cielo se torna gris
y el 'tino llegue a su fin
No quiero jamas sentir
que de mi vida te vuelves a ir

Cuando cuente tres, vuelve a salir
quererte a mi, me hace feliz
Si el cielo se torna gris
y el 'tino llegue a su fin
No quiero jamas sentir
que de mi vida te vuelves a ir

mercredi 11 février 2009

pourquoi les hommes aiment le Foot... (mention déconnage)



En voilà une question qui turlupine!!

je ne sais pas si vous avez souvent les circonvolutions asticotées par ce genre de questionnements existentiels, mais moi ça me prend souvent... probablement par oisiveté évasive... ou autre tare que je tairai bien évidemment (je vous invite à faire de même! :) )
j'ai donc développé une théorie pour le moins saugrenue, j'en conviens, mais plutôt bien imbriquée...

ce jeu, qui dans l'apparence se veut tout à fait anodin, représente le fantasme enfoui dans le fin fond de l'inconscient (purée que c'est bon à dire!) masculin.. et quand ça parle de fond, on sait tous où ça descend : turgescence quand tu les tiens!

en fait, étant donné l'attirance de l'homme (petit h) pour les rondeurs (gros Q... c’est ça oups), et sa prédisposition aussi bien physique que psychique à la prédation, le terrain de foot représente l’arène idéale d’une traque à la baballe pour les lions du dimanche… de ce fait, l’effort physique correspond dans le subliminal entestostéroné au péliminal (néologisme de circonstance), le but étant forcément de traquer la balle… pour tirer…

la femelle donc est symbolisée, dans ce jeu de virilité, par cette balle qui incarne L’idéal féminin (contre un tas d’idiots masculins… fallait que je la sorte !), et ce :

- parce qu’une balle est muette (wé m’dame, le fameux principe du « sois belle et tais toi »), mais surtout sourde et ne tient pas compte de la grossièreté des propos ni du ton élevé..
- parce qu’elle ne prend pas de graisse et qu’elle ne fait pas de commentaire sur le relent masculin pendant le jeu…
- parce qu’elle procure du plaisir au gars ET à ses potes, tout en pimentant le rapport en se mettant aux pieds de l’adversaire ! sans parler du moment de pur bonheur pour les voyeuristes… ok spectateurs…
- parce qu’elle ne coûte que l’effort physique fourni ou les bières payées aux potes…
- parce qu’elle n’a aucunement besoin d’être caressée, bien au contraire, le toucher manuel est prohibé !
- parce qu’elle rebondit jusqu’au dernier souffle sans protester contre les coups de pied…
- parce qu’avec, on peut se permettre un coup de ciseaux et toute manifestation de violence sans avoir les associations féministes aux trousses…
- parce dès qu’on la tire, elle s’en va ! d’ailleurs le perdant est celui qui la garde dans ses filets…

Plutôt sophiste comme raisonnement ? ben avouez quand même que ça se tient :)

En tout cas ça se discute ! et merci à tous les mecs super sympas qui ont répondu en toute honnêteté à la question… d’ailleurs rien que pour info, 89% ont répondu :

« je n’en ai aucune idée ! »

On vous aime les mecs :)

à vous...

mardi 20 janvier 2009

Lettre à mon tourment...




Il me reste encore quelques millions de caresses au bout des doigts… le fantasme persistant et des larmes de foi… des douleurs chers à mon âme, amantes de ma chair qui prend vie grâce à toi…

Il me reste encore des baisers naissants sur ma bouche qui aspirent au contact de tes yeux… d’autres nourrissons… l’envie de suçoter dans tes lèvres l’espoir de mourir… dedans… et ceux vieillis d’avoir raté le rencard revigorant pour la vendange de feu…

Il me reste aussi ce tremblement, ce mal qui me circule jusqu’au bout du petit doigt pour lire à mon corps les droits du cœur sur lui… la force qui presse ce cœur même contre les os de mon torse et la langueur qui m’affaiblit… qui m’anéantit la force…

Il me reste encore des milliers de rêves à te vêtir en pirate, en voleur ou en émir… toujours toi, jamais le même… à dague, à bague ou à main nue c’est au contact de tes doigts que j’aspire… car l’image dans mes rêves est parfaite, le son est bon et les scénarios j’aime… seule ma peau en demeure insatisfaite…

Il me reste encore plein de lettres d’amour inédites… des mots bleus pas moroses… le récit des tas de joies que je te propose et des souffrances en offrande insolite… car l’amour cher ami est amertume… l’ivresse en est prétexte et la fraîcheur piètre mythe, vétilles de contes pour poupons aux joues roses…

Il me reste encore l’espoir d’achever l’inaccompli… de retenir la fin de l’amour à vie… si tu ne peux me promettre plus qu’un jour, j’irai arracher ma fortune chaque nuit… pour te conquérir une fois et ruser autrement la fois qui suit…

Il me reste les années à venir pour compléter ce que je n’ai pas fini et finir mon verre jusqu’au revers… à boire le calice jusqu’à la lie… déride ton front sans t’en faire… je ne m’en plains pas… je m’en réjouis…

jeudi 15 janvier 2009

pero no...

vendredi 9 janvier 2009

Moi.... l'autre...




mon bébé....

mercredi 7 janvier 2009

Tu verras!

« je t’aurai cette fois-ci ! » dis-je le sourire menaçant…

« oh mais tu m’auras toujours ! c’est justement ce qui t’énerve tant m’zel ! »

Sacrebleu ! Je crois que je vais lui doubler sa dose de calmants… un flacon ou deux devraient suffire… peut être même un troisième puisqu’on est à l’hôpital, autant pousser loin la charité !
Depuis qu’il est blessé, il m’en fait voir du gris et du noir… de toute façon le rose n’a jamais été son spectre préféré, même quand il se portait comme un charme… il faut dire qu’il m’a toujours pourri la vie, mais depuis sa dernière blessure, il est devenu mon pire patient…

« oui vas y m’zel, mets-en plus ! un p’tit mélange de poisons avec plein de bulles d’air pour m’emboliser les vaisseaux ! »

Ça c’est pas idiot tiens ! je devrais même lui dérégler ce maudit respirateur qui le maintient en vie…

« tu ne réussiras pas à me tuer ma jolie, si je crève, tu crèves ! » et il part de ce rire affolant qui ne manque jamais de m’éclater le baromètre… LA RAGE ! Argh !

« ta confiance te perdras tu sais ! »

Je ne sais pas pourquoi mon ton manque pitoyablement de conviction... pourtant je le tiens maintenant… il est là, souffrant et faible… tout à fait désarmé contre Moi ! j’ai donc une dizaine de moyens de l’achever et croyez le, j’éprouve du plaisir rien qu’à l’idée de pouvoir choisir le caractère de son épitaphe… pourquoi pas une fiesta de deuil ? je mettrai ma p’tite robe noire à dos nu et je draguerai à mort en l’honneur du défunt !

Maintenant, il me fait les yeux doux : alors là mon chou tu peux rêver !
Non seulement qu’en prédatrice chevronnée, je ne puis déchoir au statut de proie, mais sa douceur m’exacerbe au plus haut point ! son ton m’excède ! son regard m’exaspère et son toucher excite mes néo-tendances à la violence caractérisée… tiens c’est bizarre comment les actes se préfixant d’un Ex s’accordent à la haine !!

Et là son rire narquois me tire de ma pensée philosophique pour me signifier l’inefficacité de mon élixir… Zut ! après la mixture aux poisons, voilà que les drogues ne l’assomment même pas ! même le respirateur réglé sur un rythme d’apnées mortelles n’en fait qu’au bon vouloir de ce scélérat !

Bon, va falloir passer aux choses sérieuses :

« ah tu verras, tu verras… »

Oui c’est ça ! il peut fredonner ces airs débiles le temps que je cherche le couteau à amputation…

« l’amour c’est fait pour ça tu verras, tu verras… »

Oups ! je me suis coupé le doigt au bistouri… espèce de… vas y oui chante ça encore !

« En t'inventant l'amour dans le cœur de mes bras… Jusqu'au matin du monde… Ah, tu verras, tu verras… »

Bon ! un scalpel… je peux l’écorcher vif et le piqueter aux seringues à 2 et à 5… avec du concentré de soude caustique, ça lui fera une jolie brûlure à chaque point d’injection !

« allons ma poule ! tu sais bien que tu ne peux pas vivre sans moi ! parlons sérieusement cette fois ! »

« vas y parle… de toute façon ce seront là les dernières balivernes que puisse te permettre ton crédit… je t’expédie aux cieux parmi les tiens pour leur casser les pieds ! ils se sont assez reposés comme ça et ici bas, on est repu de ta niaiserie tu sais ! tu n’es plus crédible, encore moins désirable et même que tu ne fais plus rêver personne ! les fleurs bleues n’existent plus mon pote ! »

« oh mais de toute manière le jardinage n’a jamais été ma passion… pi, aux fleurs bleues je préfère les toubibs sanguinaires ! Aaaaaïe ! »

Pas maaaal ! le bistouri électrique prendra du temps mais cette senteur de peau calcinée est on ne peut plus grisante… j’en ai l’eau à la bouche !

« cannibale va ! si tu crois que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement tu te mets le doigt dans l’œil ! t’as besoin de moi autant que de l’air que tu respires ! ta vie cessera si je pars, tu n’auras plus de vie… tiens ça me rappelle cet air…
Ma vie cesse quand tu pars… Je n'ai plus de vie et même mon lit se transforme en quai de gare… quand tu t'en vas…
Je suis malade, complètement malade, comme quand ma mère sortait le soir… et qu'elle me laissait seule avec mon désespoooooooooooooooooooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !!!
Putain ça fait mal… c’est bon arrête tu sais que je suis immortel bon sang ! »

« ça c’est ce que tu dis ! bon ça s’éternise tout ça ! y’a pas mieux que la vieille méthode… en plus ça m’épargnera de t’entendre ! prends ton souffle, tu vas bientôt manquer d’air ! »

Avec le sourire, je ballotte entre mes mains un bel oreiller orthopédique blanc…

« allez… trêve de plaisanterie… arrête de sourire comme ça, tu frises la folie… tu sais que tu humhum… »

Oh oui… crève espèce de malade ! je me porterai beaucoup mieux sans toi…

Il se débat, arrache ses perfusions létales et s’accroche faiblement à mes mains qui lui enfoncent l’oreiller dans les narines…

Soudain, des pas dans le couloir se font décidés à interrompre mon intimité avec ma victime… personne n’arrêtera mon entreprise !

« un sursis mon ami ! je reviens ! »

La porte s’ouvre derrière moi alors je me retourne en prenant soin de garder l’oreiller à portée de main… et là c’est lui que je vois… ce nouveau chirurgien récemment débarqué qui fait tourner les têtes du staff ! même Aicha la mégère major du service se fend en sourires lorsqu’il lui demande les yeux de la tête…
« bonjour ! je te cherchais partout pour … c’est quoi ce gémissement ! »

Je plaque l’oreiller contre la gueule de l’infortuné et je réponds toute liesse :

« je suis à toi ! tu cherches une assistante pour la lobotomie de l’après-midi ! »

« euh, à vrai dire… non… je me demandais ce que tu faisais ce soir… »

Mes cordes vocales sont sclérosées je crois…

« je viens de me rendre compte que je ne sais même pas si tu es libre… pour ce soir… enfin non … si dans ta vie il y a… »

Et là il commence à tortiller ton stétho… le beau gosse agit gauchement et ça le rend encore plus craquant… pourtant son roulement de cils ne perd pas de son charme ! il en jette saperlipopette !

« si… hum… oui… suis libre… ce soir… euh… tous les soirs… enfin personne… enfin… »

Son bégaiement est contagieux et j’attraperais même sa sale grippe si je peux l’embrasser ce soir… Joder comme dirait Toño !

« alors on pourrait peut être dîner ensemble ce soir… »

Pourquoi mes mots se perdent toujours quand je suis dans cet état de…

Aaaaïe !!

Bigre ! C’est moi cette fois !!

Devant les yeux perplexes du chirurgien, je me masse le dos avec un sourire vaincu… j’entends de loin le ricanement roublard de ma victime évadée… le scélérat m’a eue…

« oui, on fait ça ce soir ! passe me prendre à 20 h ! »

Et on se sourit…

J’emboîte le pas à mon beau rencard en admirant sa stature : ça promet des étoiles à portée de main ce soir... et là, il se retourne pour me faire un clin d’œil… d’accord, mon cœur tremblote comme une feuille… Mwé… je suis faite, comme toujours…

Et alors !

Avant d’éteindre les lumières de ma supposée salle de torture, je veille à décrocher la fléchette qui me colle au dos, encore sous le rire éloigné du scélérat…

Rigole wé ! je t’aurai un jour… on se reverra bientôt Cupidon !


lundi 5 janvier 2009

l'apprentie...



Au langage du corps,
lascif alphabet
monosyllabique,
je m’inscris à ton cours…
j’apprends ton dialecte,
épelant ton mal,
idiome impudique,
au jargon d’amour…
je m’essaie à l’écrit,
en piètre gribouillis,
contre ta graphie
sur ma peau de velours…
mon phrasé s’affine,
mon gravé s’aiguise,
et à juste demi-mot
le non-dit se fait lourd…




S’embrassent les mots
taillés dans la chair
pour s’unir en lettres
livrées de toute adresse
contant de la lèvre une vie
passée dans la soif
d’errer sur un ventre…
d’en partager l’ivresse,
en enivrer le bout
d’un doigt qui tremblote,
d’une lèvre qui bécote
et d’un sein qui se dresse…
sur les pages de ma peau
s’écrit l’amour et s’efface,
sous ta plume en chaleur,
la plainte d’un corps en détresse…