mardi 20 janvier 2009

Lettre à mon tourment...




Il me reste encore quelques millions de caresses au bout des doigts… le fantasme persistant et des larmes de foi… des douleurs chers à mon âme, amantes de ma chair qui prend vie grâce à toi…

Il me reste encore des baisers naissants sur ma bouche qui aspirent au contact de tes yeux… d’autres nourrissons… l’envie de suçoter dans tes lèvres l’espoir de mourir… dedans… et ceux vieillis d’avoir raté le rencard revigorant pour la vendange de feu…

Il me reste aussi ce tremblement, ce mal qui me circule jusqu’au bout du petit doigt pour lire à mon corps les droits du cœur sur lui… la force qui presse ce cœur même contre les os de mon torse et la langueur qui m’affaiblit… qui m’anéantit la force…

Il me reste encore des milliers de rêves à te vêtir en pirate, en voleur ou en émir… toujours toi, jamais le même… à dague, à bague ou à main nue c’est au contact de tes doigts que j’aspire… car l’image dans mes rêves est parfaite, le son est bon et les scénarios j’aime… seule ma peau en demeure insatisfaite…

Il me reste encore plein de lettres d’amour inédites… des mots bleus pas moroses… le récit des tas de joies que je te propose et des souffrances en offrande insolite… car l’amour cher ami est amertume… l’ivresse en est prétexte et la fraîcheur piètre mythe, vétilles de contes pour poupons aux joues roses…

Il me reste encore l’espoir d’achever l’inaccompli… de retenir la fin de l’amour à vie… si tu ne peux me promettre plus qu’un jour, j’irai arracher ma fortune chaque nuit… pour te conquérir une fois et ruser autrement la fois qui suit…

Il me reste les années à venir pour compléter ce que je n’ai pas fini et finir mon verre jusqu’au revers… à boire le calice jusqu’à la lie… déride ton front sans t’en faire… je ne m’en plains pas… je m’en réjouis…

jeudi 15 janvier 2009

pero no...

vendredi 9 janvier 2009

Moi.... l'autre...




mon bébé....

mercredi 7 janvier 2009

Tu verras!

« je t’aurai cette fois-ci ! » dis-je le sourire menaçant…

« oh mais tu m’auras toujours ! c’est justement ce qui t’énerve tant m’zel ! »

Sacrebleu ! Je crois que je vais lui doubler sa dose de calmants… un flacon ou deux devraient suffire… peut être même un troisième puisqu’on est à l’hôpital, autant pousser loin la charité !
Depuis qu’il est blessé, il m’en fait voir du gris et du noir… de toute façon le rose n’a jamais été son spectre préféré, même quand il se portait comme un charme… il faut dire qu’il m’a toujours pourri la vie, mais depuis sa dernière blessure, il est devenu mon pire patient…

« oui vas y m’zel, mets-en plus ! un p’tit mélange de poisons avec plein de bulles d’air pour m’emboliser les vaisseaux ! »

Ça c’est pas idiot tiens ! je devrais même lui dérégler ce maudit respirateur qui le maintient en vie…

« tu ne réussiras pas à me tuer ma jolie, si je crève, tu crèves ! » et il part de ce rire affolant qui ne manque jamais de m’éclater le baromètre… LA RAGE ! Argh !

« ta confiance te perdras tu sais ! »

Je ne sais pas pourquoi mon ton manque pitoyablement de conviction... pourtant je le tiens maintenant… il est là, souffrant et faible… tout à fait désarmé contre Moi ! j’ai donc une dizaine de moyens de l’achever et croyez le, j’éprouve du plaisir rien qu’à l’idée de pouvoir choisir le caractère de son épitaphe… pourquoi pas une fiesta de deuil ? je mettrai ma p’tite robe noire à dos nu et je draguerai à mort en l’honneur du défunt !

Maintenant, il me fait les yeux doux : alors là mon chou tu peux rêver !
Non seulement qu’en prédatrice chevronnée, je ne puis déchoir au statut de proie, mais sa douceur m’exacerbe au plus haut point ! son ton m’excède ! son regard m’exaspère et son toucher excite mes néo-tendances à la violence caractérisée… tiens c’est bizarre comment les actes se préfixant d’un Ex s’accordent à la haine !!

Et là son rire narquois me tire de ma pensée philosophique pour me signifier l’inefficacité de mon élixir… Zut ! après la mixture aux poisons, voilà que les drogues ne l’assomment même pas ! même le respirateur réglé sur un rythme d’apnées mortelles n’en fait qu’au bon vouloir de ce scélérat !

Bon, va falloir passer aux choses sérieuses :

« ah tu verras, tu verras… »

Oui c’est ça ! il peut fredonner ces airs débiles le temps que je cherche le couteau à amputation…

« l’amour c’est fait pour ça tu verras, tu verras… »

Oups ! je me suis coupé le doigt au bistouri… espèce de… vas y oui chante ça encore !

« En t'inventant l'amour dans le cœur de mes bras… Jusqu'au matin du monde… Ah, tu verras, tu verras… »

Bon ! un scalpel… je peux l’écorcher vif et le piqueter aux seringues à 2 et à 5… avec du concentré de soude caustique, ça lui fera une jolie brûlure à chaque point d’injection !

« allons ma poule ! tu sais bien que tu ne peux pas vivre sans moi ! parlons sérieusement cette fois ! »

« vas y parle… de toute façon ce seront là les dernières balivernes que puisse te permettre ton crédit… je t’expédie aux cieux parmi les tiens pour leur casser les pieds ! ils se sont assez reposés comme ça et ici bas, on est repu de ta niaiserie tu sais ! tu n’es plus crédible, encore moins désirable et même que tu ne fais plus rêver personne ! les fleurs bleues n’existent plus mon pote ! »

« oh mais de toute manière le jardinage n’a jamais été ma passion… pi, aux fleurs bleues je préfère les toubibs sanguinaires ! Aaaaaïe ! »

Pas maaaal ! le bistouri électrique prendra du temps mais cette senteur de peau calcinée est on ne peut plus grisante… j’en ai l’eau à la bouche !

« cannibale va ! si tu crois que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement tu te mets le doigt dans l’œil ! t’as besoin de moi autant que de l’air que tu respires ! ta vie cessera si je pars, tu n’auras plus de vie… tiens ça me rappelle cet air…
Ma vie cesse quand tu pars… Je n'ai plus de vie et même mon lit se transforme en quai de gare… quand tu t'en vas…
Je suis malade, complètement malade, comme quand ma mère sortait le soir… et qu'elle me laissait seule avec mon désespoooooooooooooooooooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !!!
Putain ça fait mal… c’est bon arrête tu sais que je suis immortel bon sang ! »

« ça c’est ce que tu dis ! bon ça s’éternise tout ça ! y’a pas mieux que la vieille méthode… en plus ça m’épargnera de t’entendre ! prends ton souffle, tu vas bientôt manquer d’air ! »

Avec le sourire, je ballotte entre mes mains un bel oreiller orthopédique blanc…

« allez… trêve de plaisanterie… arrête de sourire comme ça, tu frises la folie… tu sais que tu humhum… »

Oh oui… crève espèce de malade ! je me porterai beaucoup mieux sans toi…

Il se débat, arrache ses perfusions létales et s’accroche faiblement à mes mains qui lui enfoncent l’oreiller dans les narines…

Soudain, des pas dans le couloir se font décidés à interrompre mon intimité avec ma victime… personne n’arrêtera mon entreprise !

« un sursis mon ami ! je reviens ! »

La porte s’ouvre derrière moi alors je me retourne en prenant soin de garder l’oreiller à portée de main… et là c’est lui que je vois… ce nouveau chirurgien récemment débarqué qui fait tourner les têtes du staff ! même Aicha la mégère major du service se fend en sourires lorsqu’il lui demande les yeux de la tête…
« bonjour ! je te cherchais partout pour … c’est quoi ce gémissement ! »

Je plaque l’oreiller contre la gueule de l’infortuné et je réponds toute liesse :

« je suis à toi ! tu cherches une assistante pour la lobotomie de l’après-midi ! »

« euh, à vrai dire… non… je me demandais ce que tu faisais ce soir… »

Mes cordes vocales sont sclérosées je crois…

« je viens de me rendre compte que je ne sais même pas si tu es libre… pour ce soir… enfin non … si dans ta vie il y a… »

Et là il commence à tortiller ton stétho… le beau gosse agit gauchement et ça le rend encore plus craquant… pourtant son roulement de cils ne perd pas de son charme ! il en jette saperlipopette !

« si… hum… oui… suis libre… ce soir… euh… tous les soirs… enfin personne… enfin… »

Son bégaiement est contagieux et j’attraperais même sa sale grippe si je peux l’embrasser ce soir… Joder comme dirait Toño !

« alors on pourrait peut être dîner ensemble ce soir… »

Pourquoi mes mots se perdent toujours quand je suis dans cet état de…

Aaaaïe !!

Bigre ! C’est moi cette fois !!

Devant les yeux perplexes du chirurgien, je me masse le dos avec un sourire vaincu… j’entends de loin le ricanement roublard de ma victime évadée… le scélérat m’a eue…

« oui, on fait ça ce soir ! passe me prendre à 20 h ! »

Et on se sourit…

J’emboîte le pas à mon beau rencard en admirant sa stature : ça promet des étoiles à portée de main ce soir... et là, il se retourne pour me faire un clin d’œil… d’accord, mon cœur tremblote comme une feuille… Mwé… je suis faite, comme toujours…

Et alors !

Avant d’éteindre les lumières de ma supposée salle de torture, je veille à décrocher la fléchette qui me colle au dos, encore sous le rire éloigné du scélérat…

Rigole wé ! je t’aurai un jour… on se reverra bientôt Cupidon !


lundi 5 janvier 2009

l'apprentie...



Au langage du corps,
lascif alphabet
monosyllabique,
je m’inscris à ton cours…
j’apprends ton dialecte,
épelant ton mal,
idiome impudique,
au jargon d’amour…
je m’essaie à l’écrit,
en piètre gribouillis,
contre ta graphie
sur ma peau de velours…
mon phrasé s’affine,
mon gravé s’aiguise,
et à juste demi-mot
le non-dit se fait lourd…




S’embrassent les mots
taillés dans la chair
pour s’unir en lettres
livrées de toute adresse
contant de la lèvre une vie
passée dans la soif
d’errer sur un ventre…
d’en partager l’ivresse,
en enivrer le bout
d’un doigt qui tremblote,
d’une lèvre qui bécote
et d’un sein qui se dresse…
sur les pages de ma peau
s’écrit l’amour et s’efface,
sous ta plume en chaleur,
la plainte d’un corps en détresse…