jeudi 17 mars 2011

Le pays déchu...





En ce temps chaud des révolutions,
mon roi à moi a cédé le trône...
je suis désormais royaume désert
sans gouverneur
sans gouvernail
je vague amère
abysse de douleurs
à l'aune de la détresse au monde
un souffle froid ravage mon lit
un vide cruel emplit mon coeur
je marcherais bien pour l'appeler
à revenir régir mon âme,
je marcherais mille, vingt mille lieues
vers le régent de mes humeurs
je lui dirais ma dépendance
mon refus de liberté
et la cruauté de mes peurs
je brandirais ses photos,
ses discours et ses pull-over
j'écraserais les opposants
et les concurrents détracteurs
je brûlerais les urnes
et voterais unanime
pour le retour du dictateur
mais loyale je reste
d'abord à moi
je suis pays de toutes les guerres
je me révolte en profondeur
je livre bataille à ma faiblesse
pour remporter plus de grandeur
car grande je suis,
et puis d'ailleurs
il ira loin, mais je serai là
à nourrir sa vie de nostalgies
il n'oubliera jamais le pays
car on l'aimera,
on l'adulera
mais il ne régnera nulle part ailleurs...

...كافرة




أعوذ بعقلي من جنونك

و بدموع العذارى

و بقصص العشاق

و ألعن ضعفي و إيماني

بسطور رسالاتك

أكذب كتبك

و نبوءاتك

و أصب جام حقدي عليك...

أصوم عن عذابك

و أطارد سبل الجحيم

فأعيث غراما

و أبحث لك

عن ألف شريك

و أرتد عنك...

لأتوب إليك

mardi 15 mars 2011

Colères obsolètes



Je compatis aux maux de mes pères
Mais je ne pâtirai pas des batailles désuètes

Aux vieilles fêlures, les vieilles guerres
Et je n’en ai ni le cœur ni la tête

Moi j’ai l’âme cassable, en verre,
Toute diaphane et très douillette

Je ne pourrais laisser ces hommes
Lâcher leur joug sur mon squelette

Lâche et légère…
Je porte fièrement mon étiquette

« Deception » Made in Morocco
By LaDéfaite

(C’est « vachement » sexy en anglais
Tout en glamour et paillettes…)

Je suis cette jeunesse avorton
De bien fourbes galipettes

Quand les droits furent violés,
Quand on « niqua » la liberté,
Elle accoucha de mauviettes…

J’assume ma part de vos dépits,
Vos lèvres courbées et inquiètes

Hélas ! le monde n’est plus le même
Mais la vie est ainsi faite

Des mutations et des entorses
Des progénitures imparfaites

Des Don Quichotte qui se battent
Aux Don Juan se la pètent

Vraiment navrée de ne vouloir
Prendre la voie qu’on me souhaite

Je suis flammèche de vos volcans
Une mèche humide qui ne s’affaite

Et ne prend feu que d’artifice
Pour faire la grève, sinon la fête

Mon lourd silence est polyglotte
Mais vos colères sont obsolètes

Les ires passées sont dépassées
Il est temps que la haine s’arrête

Peace, love and ecstasy
Et toutes les drogues...
que je calète

Je n’ai pas le courage de vos « j’accuse »
J’accuse réception de vos épithètes