mardi 30 décembre 2008

Avec des fleurs...





A fleur de peau,
J’avais l’amour
Couleur folie,
Le désir sourd…
Mélancolie
De troubadour…
Alliage de Lys
Et d’Ancolie…

Iris flammées
Sous mes Œillets…

Fuchsia ardent
Dans mes emplettes
Sous bouquet timide de Violettes
Aussi discrète
Qu’une Belle-de-nuit,
Les Belles-de-jour se faisant coquettes…

Comment lui dire ma passion ?
M’a-t-on dit : avec des fleurs…
Roses, Tulipes de toutes couleurs !

Mais comment dire à Narcisse,
Dans ma poésie Eglantine,
Avec ma fierté Amaryllis,
Et son indifférence Capucine,
Que je m’affale en pétales
Au pied de sa grandeur
Et que ma longue tige s’étale
Derrière son ombre de peur
Que je ne sombre dans un abysse
Froid sous une fausse chaleur,
Telle la beauté qui égare
D’une fausseté Nénuphar…

Aurait-il un abécédaire
Pour entendre ce langage,
Pour s’enivrer à Primevère
De mon amour qui fait rage ?
Et que l’Absinthe dans sa biture
Est au fait marque de rupture ?
Que la Hyacinthe est frivolité
Et la Jacinthe est fidélité ?

Je lui envoie une Orchidée…
Le grand amour ça la connaît
Et puis j’attends un bouquet,
Pourvu qu’il ne soit pas fané…

Le lendemain, dame Marguerite
Me dit l’amour qu’il a pour moi…
La Gueule de loup me dit : viens vite
Voir la portée de son émoi…
Giroflée jaune, vient en coda
Me dire qu’il me veut tout de suite…

Alors j’y vais sans plus tarder…
Je m’ouvre enfin et me débride…
Pourvu que je n’aie de regret
Ou chagrin d’amour Adonide…

dimanche 21 décembre 2008

que me reste-t-il de t'avoir aimé?




L’histoire s’écroule,
Le temps s’éboule…
Ma vie s’effrite
En poudre de souvenirs…
D’éclairs passés
Et flashs de scènes
Qui peupleront
Mes jours à venir…
Que me reste-t-il
De t’avoir aimé ?

Dévers de coupes
A lie amère
Ivresse morose
Mélancolique,
Et fiel cynique
A prime verre
Bile et ulcère
Anorexique…
Que me reste-t-il
De t’avoir aimé ?

Un bout de vie
Et un parfum…
Senteurs d’oubli
Photos sépia
Mégots éteints
Foi avilie
Mal être atone
Qui dans mon cœur
Vient arborer
Des voies aphones…

Me restent alors ces souvenances… un labyrinthe sans exutoire… mon futur en présent à ce passé pour réitérer notre histoire et des murs de lamentation pour pleurer, à l’ébauche de chaque fin, le déclin qui commence…


(inspiré par et dédié à Rachid Daouani)
http://daouanirachid.hautetfort.com/archive/2008/12/17/que-me-reste-t-il-de-t-avoir-aimee.html#comments

vendredi 12 décembre 2008

suis glace...





Si tu veux, viens ce soir… les nuits se font soudainement plus frigides depuis que tu es parti… viens te brûler pour me réchauffer pendant que je buvote une infusion refroidie, me passant de sa chaleur et me suffisant de sa suffusion quand tu te fais cendres de tes effusions, et que tu te rôtis les sens de mes refus rigides… me contente alors la tiédeur de tes prières parties en fumée à mes pieds engourdis…

Depuis que tu es parti, je ne quitte plus cette cheminée… au dessus d’elle, j’ai mis notre première photo, ma bague et mes inepties puis des roses jaunes embrassant du chardon que je nourris de ma haine, elles en sont chaque jour plus belles… ma peine, elle, a péri sur tes châles calcinés et tes chaussures chassées de mon logis, « Fuera de mi », où gît la vaisselle cassée et le vide omis… seule ma rancune est souveraine… la peine est morte, vive la haine !

Ils me manquent particulièrement, tes yeux bleus… striés de mille plis, plissés de malice, raillant des larmes qui supplient d’abroger un mal, d’épargner un supplice… et ce regard mi-clos mi-clou, qui n’y va pas à moitié lorsqu’il fixe et perce l’âme et ses doutes... il en chine le tourment, échine l’arrogance pour courber les volontés devant sa majesté…

Et ce sourire qui nargue et défie les rébellions, il se fie à son pouvoir et se suffit de son charme qui largue les amours, piège les cœurs dans des filets amères d’espoirs illusoires et d’allusions vagues avant de prendre le large…
Ce sourire… je l’aime tout particulièrement en déclaration vengeresse, quand, si grand et si beau, tu te dresses, un verre à pied, un cœur en main, une flèche dans les yeux et le silence en venin…

Tu nuis à mes jours quand je m’oublie à redevenir celle que tu veux reconquérir… tu manques alors ma souffrance telle une dernière goutte d’arsenic qui fait déborder la mort sur un verre d’eau de vie… je n’en veux pas de ton repentir !
Je suis prête à te reprendre pour mieux te fuir, pour aggraver mon absence en ta présence et ne jamais te revenir…

Oui, si tu veux viens ce soir… je suis assez morte pour te faire vivre le deuil d’un amour pourri… ce fruit jamais défendu ni consommé que tu cueilles pour le plaisir d’avoir… l’être en auxiliaire, lui, à conjuguer au désespoir…

Me dit-on que ça se mange froid… et quoique le réchauffé même me dégoûte, je goûterais avec plaisir au met noir de rancœur, en mémoire de mon cœur…

mercredi 3 décembre 2008

Pa la pimpi.. El Gran Tomatito

dédicace..

jeudi 27 novembre 2008

Torture...



Je porte bien mes séquelles… ma peau prend goût à ta torture, quand tracent sur mes poignets tes ficelles et s’enfle ma lèvre de tes morsures…

Je me repens de mes objections dès que tu rengaines tes armes… dès lors, avide d’affliction, j’en redemande de tes assauts rébarbatifs… blesse-moi ! Tire sur mes tiffes et écorche moi de tes lames…

Viens qu’on s’escrime ! Toi de ton fleuret, moi de ma langue… pourquoi se contenter de s’effleurer si l’on peut se fêler… en fêlures sur ma peau qui s’impriment et en fellation qui de mon corps exprime le besoin de mater le Mustang…

Ce fou qui m’entraîne dans une chevauchée fantastique lorsque je crois le dompter et qui triche à me brouter la friche quand je pense le monter...

Je porte bien mes séquelles… je cicatrise plus rapidement de l’orgueil que du corps et, infidèle, je m’en viens chercher sévices auprès de mon Marquis qui m’endeuille les jours où je n’étais pas esclave de son stupre cruel…

Je me découvre une vie en violet quand tu vois rouge… et les bleus se dégradent sur ma chair en féerie de maux tendres que je réclame assommant de douleur, infiniment bariolés… mate ma mobilité… que j’aime à être rouée de tes coups et couleurs des fois que je bouge !

L’amour n’est alors que douleur qui livre la mort en petites doses et la volupté ne survient qu’à l’overdose, lorsque tu m’étripes et arroses mes brûlures de plus acide que l’eau de vie… plus lénifiant que l’eau de rose…

Je porte bien mes séquelles… telles ces marques de chaînes sur mes chevilles qui me rappellent les nuits où tu me confines au froid de ton absence, et où je me recroqueville en me gavant le cœur d’espérance de souffrir ton fouet plutôt que cette glace qui punit ma nudité et me flagelle…

Je soigne à peine mes entailles, prête à accueillir ton arme qui me rifle… jamais la même, une dague, une lame, une main qui me gifle… puis une nuit d’amour en représailles…

Quand tu me fais autant de bien que de Mal et que je Râle de plaisir, j’aime à le dire ! et ce soir en écrivant ces maux sur ma peau que tu tapes, survient la faute de frappe et sur mon corps c’est toi qui R et moi qui M…

Waaayli SM…

mardi 18 novembre 2008

Conte à remous... 0




Je ne l’avais jamais vu mais il n’ignorait rien de ma vie… il connaissait mes aïeux, mes faiblesses et mes péchés… il était là à mon baptême et à l’éclosion de mes problèmes… il guettait mes chutes quand je semblais déchoir et ne s’impatientait nullement de me voir reprendre l’envol… il étudiait ma peine et jaugeait ma haine afin d’évaluer mon désespoir… il attendait ma descente et cette nuit là mes globes s’étaient asséchés…

Je sus alors qui il était… ce mythe, mi-homme mi-mal, qui n’avait des mâles que l’apparence mais qui savait de l’homme ses faiblesses… un marchand de rêve qui négociait les bonheurs et contractait le butin de pactes de Méphistophélès…

Je lui offris alors ma bouche pour en sceller un de plus… Il était venu à moi à visage découvert et ce sûrement pour me signifier ma perte… Mais il se refusa à moi me larguant au désarroi… J’immolais mon âme sans remord et le Diable n’en voulait pas…

Il me conta alors des comptes de faits… il me parla des diables qui se sont succédés sur le trône de Lucifer… il n’y en avait pas un seul mais plusieurs… tous des hommes avilis par la vie, corrompus par des hommes et initiés par des antécesseurs…

Un Diable se repaît d’amoralité… il s’exalte des siècles de vice et se désaltère de peines jusqu’au jour où il s’altère d’avoir tant épandu la haine et aspire à la mort pour abroger ses sévices…
La nuit du sacre, le Diable cède sa vie et les milliers d’âmes asservies… il transmet son pouvoir et son immortalité…

Le tout est de trouver l’héritier qui ne serait pas qu’épigone… qui ayant souffert de ce bas monde troquerait le monde pour plus bas…
Il me dit alors m’avoir trouvée et savoir ce qu’en vaut l’aune… foi détruite et cœur rêche… j’avais du Diable le don du mal et contre les mâles une dent rageuse… les femmes n’étant que côtes mal taillées, n’étaient pas proies de taille…

Je me défendis contre sa certitude et énumérai mes bontés et mes noblesses, mais il me coupa pour me signifier la légèreté de la foi face au joug de la détresse…

Et je n’avais pas le cœur à débattre ni les tripes pour le contredire… quand il me prit la main je la lui donnai sans énergie pour qu’il la déposât sur son visage… soudain, sous mes doigts, ses traits se ravinèrent, sa peau s’assécha… il me regarda dans les yeux pour la première fois et je vis dans ses pupilles ce qu’il cachait aux mortels… une flamme veilleuse des feux communs de l’enfer… je la regardai, éprise et captive, jusqu’à ce que je la vis s’éteindre…

Je la vis pourtant revenir, plus forte… follette, presque incendiaire… mais ce n’était, sur ses yeux, que le reflet des miens… je fus baptisée Diable à mon insu… et il redevint humain, repu de la vie, content de l’obole qu’il reçut…

Il m’ôta tout espoir de rebrousser chemin en mourrant sur mes bras… il me légua son âme ainsi que armes… et je m’en vais avec, moi, la Maure à lames…

Conte à remous... 1





Mes jambes frêles fléchissaient sous le poids du désespoir, alors je m’assis sur le sable… il absorba ma force quand je m’effritai en grains de passé décomposé en présent à ces vagues qui mouvaient leur sable et mon histoire pour me graver sur les pans de Mer tel un dessin en voie de s’emboire…
Mes oreilles me ramenaient les chants d’antan, où les voies s’entremêlaient en échos de râles et de cris arborant, dans mon esprit, des chemins interdits… ceux qui se retrouvaient à l’enfance de mes jougs… là où le mal prit naissance…

Je ne pus donc ouïr la doléance du monde qui écopait en dehors de ma sphère… et pour dire ma véritable insouciance, je n’avais plus pour ce monde que l’intérêt mineur qu’aurait pour la forge un être tiré du néant dans les feux de l’enfer… je n’écoutais plus que l’incantation du sang qui coulait, sur mes tempes, ma vie épave… symphonie désormais sans propriétaire…

Ce fût donc sans surprise que je le retrouvai à mes côtés… cet individu atone à la présence transparente… je n’avais pas l’humeur insistante, je ne m’attardai donc pas à sonder ses vérités… il ne s’était pas approché de moi, à croire qu’il émergeait de mes côtes… il se trouvait là où je ne pouvais lui reprocher de m’envahir… si proche que je sentais son pouls défaillir et pourtant si lointain que j’éprouvai le besoin de m’en approcher… il était silencieux et impassible mais j’obéissais à sa volonté…

A quelques travers d’esprit de lui, il était déjà dans ma tête… il lut ma vie comme on feuilletait un énième recueil sans intérêt… mes peines ne paraissaient nullement le tourmenter et même qu’il en semblait satisfait… un de plus à qui les fêlures de mon âme ne faisait qu’équarrir l’indolence… et une déception encore pour me dégoûter de mon impénitence… je me taillai donc à vive arête…

Mais nul geste n’emboîta le pas à ma révolte… seule mon âme était restée mienne alors que mon corps et ma volonté lui vouaient obéissance… je le regardai de face pour me défaire de son emprise mais il me refusa clairement obédience…

Alors pour une fois je pris le temps de le voir… il n’avait en lui rien d’attirant et pourtant on ne pouvait qu’aspirer à se lover contre sa puissance… un visage quelconque, des lèvres bleutées et une toison rebelle chamarrée, sur son torse, d’ébène de jeunesse et d’éclat de sénescence…

Il avait un teint frais, une douce senteur d’herbes et un air serein… seuls ses cernes creusées rembrunissaient le scintillement de ses yeux et m’annonçaient sa fin… il ne me regarda pas mais me communiqua silencieusement son dessein…

lundi 17 novembre 2008

Conte à remous... 2




Il y a des soirs comme ça où Morphée cède au combat qu’il me mène et s’en va trimballer ses formules soporifiques loin de mon esprit récalcitrant… en gâchant sa misanthropie je finis par l’assommer…

Des soirs comme ça, mon âme est aigre douce… lasse de haïr ou d’aimer, d’abhorrer l’amour ou d’aduler ma haine, je m’en vais caracoler avec la solitude… on roucoule la nuit pour se séparer à l’aurore dans la précipitation des amateurs de l’éphémère, on flirte sans jamais se prendre compagnes sinon la solitude ne serait plus présente… et je ne serais plus conjugable…

Ce soir là je n’avais le cœur à rien et peut être n’avais-je plus de cœur ayant rencontré la mort au matin… une infâme douleur d’un doux leurre de femme… où l’homme s’était fait l’assassin… je fuyais ainsi l’homme, le leurre, la lame, la douleur et probablement moi-même…

Je sortis habillée de blanc dans l’espoir d’être prise pour étoile par le jais de la nuit, qu’elle me vire au loin, pour hanter les hommes sans jamais leur appartenir… me perdre moi-même sans graviter sur autre orbite que celle de mon nombril et m’acculer loin des hommes et du temps pour revenir en constellation, reluire dans les cieux et n’être vue que dans très longtemps…

Je ne pris aucun chemin… je me laissai prendre par ces convulsions qui, en paralysant la raison, mènent jusqu’au fin fond de l’être pour l’avoir… et j’avais besoin d’avoir ma vie et mon sort en main… être seul auxiliaire de mon avancée, ne m’accordant qu’à mon destin…

Je me retrouvai au bord de la mer… cette inconnue qui séduit tant les mortels… un maléfice océanide sûrement… je voulus baigner dans son ventre comme je l’avais fait jadis dans celui de Mère, mais je ne voulais pas me couper du monde et je n’avais pas de cordon… moi je ne m’extasiais pas de ses déferlantes… j’étais dense, elles étaient vagues et échouaient en écume sans consistance… je restai donc sur terre, sèche à prendre sur mon visage l’humidité d’un sortilège sans charme…

Je restais ainsi figée du corps, mais palpitant du cœur et trépidant de l’esprit comme on prononce haut sa vie lorsqu’elle s’est tue… dans un dernier sursaut de survie…

Le froid ne m’atteignait plus… j’avais le corps hermétique et le cœur glaceux… j’aurais pu givrer l’air qui me défiait en toute impunité de sa fraîcheur naïve tellement je pouvais sourdre l’indifférence… ma peau ne m’était plus chère… elle n’était plus que chair couvrant une dépouille animée d’un souffle algide… je n’étais pourtant pas femme qu’on jugeait frigide… éclosaient même en moi des bourgeons de flammes… mais ne s’épanouissait pas de feu incendiaire… ma langueur devenait délétère et vouait mes passions au suicide…

lundi 10 novembre 2008

Danse avec moi...





Trace sur ma peau des mots invisibles, des lettres de feu… discours tactile… quand tu empoignes ma taille dans tes mains, le pouls nerveux, le souffle fragile…

Quand haletant, tu m’insuffles ton vent qui me fait virevolter telle un bout de lettre d’amour soulevé par ta passion… et je vole et je glisse langoureuse sur le Do en espérant voir ta clé de sol ouvrir le bal dans une danse où tu es maestro… et où je suis religieusement les caprices de ta baguette…

Et des fois que je prends les commandes pour déchaîner le rythme j’aime à te voir pâmé devant ma révolte… et j’aime à être panée de tes regards enflammés… j’attends que tu renverses le pouvoir de ma tyrannie qui s’affaiblit pour reprendre sur moi les droits du maître et me céder quand, moi l’apprentie, je me convertis Maîtresse…

Danse avec moi… avec toi la danse est émoi… avec moi la danse est autre… peu importe le tempo ou la parole quand tu viens baigner ton Rock dans ma Salsa… les rythmes s’égalisent, les notes s’entremêlent et tous nos membres avec… et nos peaux humides de sueur se choquent et s’électrisent…

Fais de moi ta guitare, prends moi Piano et je me servirai de ta trompette pour accompagner le soprano de ton gémissement qui se fait aigu quand l’heure est grave… je suis décibel et bien décidée à te rendre le désir sourd et l’envie crescendo d’accompagner mes sorties et mes bals…

Et si sur un rythme Ragga, tu n’en peux plus de simuler l’amour quand tu peux le faire et si je m’en vais sans m’en faire à la fin de la musique, sache que je ne t’ai nullement allumé… que je t’ai tellement joui à la fin de chaque morceau que l’emporte l’alchimie sur le physique...


lundi 3 novembre 2008

Les promesses du vendredi...

A 6h du matin déjà, je n’en pouvais plus ! Je me suis levée, le cœur au tempo crescendo… il tambourinait d’un rythme vertigineux et déchaînait la cadence de mes doigts qui pianotaient à côté du réveil, en espérant chanceler le temps pour me propulser dans le futur très proche… car ce soir c’est vendredi soir… et le vendredi tous les rêves sont permis…

Je me suis échappée du lit presque en volant…
« Le sol est de connivence » ai-je pensé en souriant…

Je n’avais pas dormi hier.
En me prêtant aux dernières folies d’une amie, j’avais dansé toute la nuit en me gardant de dépenser quelque sensualité loin de lui… tous ces regards que j’éludais en fermant les yeux, tous ces effleurements qui me faisaient prendre la tangente, n’étaient que pour nourrir l’envie croissante, pressante d’être avec lui…
Je m’endormis donc à peine, ou même pas du tout…

Un simple trait noir pour contenir la flamme que j’ai aux yeux à me remémorer la promesse… et pas de rouge avant d’avoir la certitude de le voir disparaître par ses soins…

Je n’ai pas beaucoup parlé durant le trajet Mohamedia-Casa… le temps ne se prêtait pas au radotage et le cœur n’était pas aux aveux. Mon amie, souffrante de rhume et d’amour propre m’a virée de sa voiture en pestant contre les caprices du temps et ceux de mon boulot qui exige que j’y sois à 8 h tapantes…

Encore 12 heures à purger avant de le revoir pour me panser les fêlures de son absence qui me sévissaient les pensées…

Une journée de travail où j’ai été patiente en prodiguant des soins, n’attendant en remède qu’un signe de lui…

Un papillon s’est amusé à me chatouiller les entrailles en virevoltant autour de mon cœur enflammé… il s’est brûlé au souvenir de notre premier baiser… un autre est née juste après quand j’ai dû céder mon esprit à la responsabilité d’un travail… j’en ai pourtant brûlé des centaines…

J’ai à peine grignoté pendant ma pause déjeuner essayant de garder ma faim intacte… je ne boirai que lui…

Il est 19h30 et je suis sur le point de terminer ma journée infernale pour m’en aller à Géhenne… ce soir je me brûlerai entièrement, j’ai besoin de me réduire aux cendres de sa passion pour renaître plus femme…

Mon cœur reprend son tempo effréné mais cette fois-ci les notes se jouent sur un « MISOLSIREFA » inquiet… la sonnerie amoureusement liée à ses initiales se refuse à moi, ignorant la contraction de mon visage…

J’entends les blagues de mes collègues sans écouter, leur offrant d’un moment à l’autre un sourire contraint… puis n’en pouvant plus, je sors…

Un taxi me ramène chez moi sous une pluie qui démarre à peine… je la vois mouiller le sol, les voitures, les hommes, embouteiller les boulevards, boucher les issues, taire le téléphone… non ?
Et puis moi qui suis de nature frileuse, je me vois bien dans de beaux draps…

Il est 20 h 20 quand j’aperçois la prière silencieuse dans les yeux du chauffeur désespéré… il ne peut aller plus loin… je m’arrête donc là, de toute façon je n’ai qu’à marcher 5 minutes pour rejoindre mon lit et me consacrer à mon attente…

Je n’ai pas de parapluie et ayant découché la veille, je ne porte qu’une légère veste sur un bien frivole débardeur… le froid me punit…

J’avance dans la rage des automobilistes et l’effarouchement des belles dames brushinguées des salons de Maarif, animée par un espoir devenu tellement infime que j’en perds la hâte de rejoindre ma solitude…

Je me rends compte de l’effort que je fournis pour me procurer quelque chaleur pendant que j’avance sous une pluie devenue torrentielle, je libère alors mes muscles de leur contraction inutile et accepte la douche froide du rencard raté…

J’avance doucement dans les flaques d’eau et la course des gens en prenant le temps de scruter le décor et de rincer ma peine… mes cheveux sont déjà complètement lavés quand la pluie force la barrière de mon vêtement pour me toucher le dos et couler sur mon ventre…

J’entends siffler quelqu’un… quelques jeunes garçons cachés du flot doivent trouver le spectacle curieux…

Je commence soudain à avoir les idées en désordre, je me lance dans une hallucination consciente où des images de lui viennent s’imbriquer au décor actuel tandis que sa voix rejoint la vocifération céleste…

« Tombe la pluie… tu ne viendras pas ce soir » répète Adamo en musique de fond…
Ne sachant soudain plus où je vais, je m’arrête sous la pluie pour offrir mon visage au ciel qu’il me lave de ses larmes… mon sac tombe par terre et mon pc le rejoint aussitôt…

Le peu de conscience qui résiste m’indique que je suis à quelques mètres de ma maison et pourtant je ne fais aucun pas pour rentrer.
Et c’est là que le ciel cesse d’un coup de me tremper, je le vois pourtant continuer à tempêter autour de moi…

Dans un ultime éclair de lucidité je sens la proximité d’un être inquiet à côté de moi qui me couvre d’un gros manteau et porte mes sacs… j’émerge de mon délire pour essayer de reconnaître cet homme soucieux qui m’appelle par mon prénom :
Mon voisin… tiens…

Je lui souris pour le rassurer quant à mon état et me laisse évanouir dans ses bras…
Quand j’ouvre les yeux, peut être un siècle plus tard, je le vois se pencher sur le lit où je couche nue… sa main glacée sur mon visage dérange ma fièvre me livrant ainsi à un accès de frissons insoutenables… je reconnais à peine le goût à la fois saumâtre et amère de la paracétamol dans le breuvage qu’il me sert et je m’en reviens immerger dans mon absence…

En fermant la porte de la pièce derrière lui, il entend retentir une douce sonnerie dans mon sac… il est au moins minuit…

Récupérant mon téléphone dans mon sac, il attend de voir disparaître des initiales de l’appareil pour le mettre sous silence et le remettre à sa place…
Il rejoint son sofa et, une bière à la main, il entame une séance de zapping devant sa large télé au son amplifié tandis que mon appareil tu se remet à vibrer rageusement dans mon sac…

Il sonne… sonne… sonne…


lundi 27 octobre 2008

juste ça...







mercredi 22 octobre 2008

Amor...

y'a de ces enfers qui brûlent à froid...

lundi 20 octobre 2008

A l'enfance de mes amours... (fin)

Je laisse ma douleur sur le perron de la maison… des cœurs qui saignent il y’en a déjà deux et ma peine, aussi grande soit-elle, n’alourdira pas davantage l’air chargée de doléance…

Une fois mes larmes séchées, j’esquisse un sourire… je l’ai voulu lénifiant et les yeux de Madame Ester me communiquent mon adresse à mirer son mal et à l’atteindre… elle me sourit aussitôt et s’en va nous préparer ce café…

Ce n’est pas ainsi que je l’ai imaginé… depuis les années où je faisais des tours par mon ancien quartier et depuis les longues minutes du court trajet qui m’a ramené à ce fauteuil, j’imaginais notre rencontre de moult façons ! Je raturais mon rêve et le refaisais plus beau, plus émouvant… je ne m’attardais pas à imaginer son physique à David… je me contentais de l’ombre d’un homme et de mon émoi à moi, désormais femme…

Je savais que câline comme je suis, il s’en tirerait avec le plus gros câlin de tous les temps… que m’importe sa religion si je retrouve l’ami d’une époque où Dieu pour moi avait le visage du Roi sur le billet de 10 dirhams !

Je savais que je retomberais dans l’enfance quelles que soient les circonstances de notre rencontre… et ce café préparé de la main de sa mère n’aurait rien eu d’amer, même pas l’arrière goût qui fait de lui café…

J’aurais voulu le voir, entendre sa voix, écouter sa vie… j’aurais voulu voir son enfant, lire son écriture, savoir comment il a grandi…

Edu a grandi… il a du cœur, je le vois et j’en suis ravie pour lui même en le voyant souffrir…

Je décide alors qu’il est temps de passer à l’action… je ne me connais pas spécialement talentueuse mais on ne peut me nier le don de soutenir un cœur en détresse…

Je commence par l’immerger tranquillement dans nos souvenirs communs, à lui parler de sa malice, de Jean Luc le morveux et du polonais dont on ne se rappelle plus le nom… décidément, on pouvait être d’une cruauté sans égal à refuser l’amitié à un enfant parce qu’il mange des bizarreries de sandwich au poivron au goutter !

Je me souviens tout d’un coup du jour de la fête du printemps où Edu avait oublié le poème qu’il devait réciter ! Il en avait fait pipi et tous les enfants s’étaient fait un plaisir à lui rigoler au nez et à le traiter de bébé ! Mais David était là… Mon amour était un chef et lorsqu’il prit Edu par la main on arrêta de ricaner de suite… Eduardo était revenu après les dix jours de vacances la tête baissée et les mains derrière le dos… dès qu’on s’approcha de lui, il jeta aux frimousses curieuses une grosse araignée en plastique pour signer le retour de la peste !

Je vois le visage d’Edu s’éclairer petit à petit sous l’effet de mon hypnose et le sourire ne se fait pas désirer plus longtemps… Madame Ester vient même nous jeter un coup d’œil curieux quand elle nous entend rire de nos bêtises…

Edu évoque alors mes amours avec David et j’en avale une gorgée de café de travers ! Il me charrie et je fais mine de gênée pour attiser son côté taquin et réussir à retracer le sourire sur le visage de sa mère…

Elle me dit alors qu’on m’avait longtemps évoqué pour taquiner David qui avait eu son chagrin suite à notre séparation lorsqu’il durent partir en Espagne à la fin de la maternelle… j’était son amour arabe et son premier amour… elle me dit aussi que Seul David était revenu au Maroc depuis leur départ, qu’à partir de ses 17 ans il venait à El Jadida chaque année…

J’en ai un énorme pincement au cœur mais je me garde de le dévoiler… il y a des caprices du destin qu’il serait vain d’exécrer…

Je leur parle de ma vie au Maroc, de mes rêves et de la médecine et on attrape à nouveau un excès de surprise et d’émoi à constater un aussi gros point en commun entre David et moi…

Je leur demande alors de me parler d’eux et non seulement de lui… je ne veux pas qu’ils le détachent de leur vie après sa mort… après tout, je suis sûre qu’il leur a apporté tellement de joie qu’il serait idiot de s’amputer de son souvenir… David sera toujours… il sera juste absent…

Madame Ester me parle de leur vie en Espagne, des études d’Edu et de David, de leur différence de caractère et n’en finit pas de dire le magnifique personnage qu’il était au point que j’en éprouve quelque pitié pour Edu… de ne pas être un deuxième David…

Mais lui aussi me raconte leur amitié à tous les deux et la bonté de son frère qui a marqué leur vie… David était son port d’attache, son repère qui le maintenait sain quand les débauches de l’adolescence s’hasardaient à l’égarer…

Il me parle de cet accident sur une route perdue du Chili où David a perdu la vie avec son ami et son émotion lui fait perdre la voix…

Tous les deux l’aiment d’un amour si fort qu’ils sont venu humer l’air qu’il a tant respiré à El Jadida… un amour si bon qu’ils me baptisent sienne et qu’ils me reconnaissent sur lui les droits du cœur…

Je demande alors, au nom de ce sentiment, à le voir…

On m’apporte ses photographies, les unes floues, d’autres jaunies… toujours le même sourire généreux et le même regard en coin que j’affectionnais chez lui…

Madame Ester m’en offre une qu’il avait prise il y a 6 mois sur Tanger… je la prend et me lève pour partir… j’ai besoin de rester seule avec mon David…

On s’échange nos adresses, nos numéros de téléphones et quelques embrassades de gratitude… Madame Ester m’invite à la visiter en Espagne et Edu me promet de ne pas me faire tomber des escaliers une fois à Sevilla…

En me déposant chez moi, Edu me fend le cœur d’un « merci » sincère et ajoute que désormais je ne suis plus « l’arabe de David » mais « Fedwa »…

Je m’en vais le coeur lourd et l’esprit léger…

Un petit sourire de contentement et une pointe d’excitation tout de même… celle qu’on a lorsqu’on a reçu un cadeau…

Sa photo m’apaise… je la rangerai dans le coffret qui contient mes lunettes d’enfant et la bague de ma mère : mes biens d’amour… parce que voyez vous, maintenant je sais que si j’avais rencontré mon David, je l’aurais aimé à nouveau…

mardi 14 octobre 2008

A l'enfance de mes amours... (3)


Une avalanche ! Un torrent de douceurs me retourne la mémoire pour réveiller les mille et un frissons qui me sommeillaient sous la peau ! Je balaie la ruelle des yeux pour chercher celui que je crains de voir… ma déception est énorme quand je ne l’aperçois pas…

Je m’approche presque en courrant… ne l’avais-je, d’ailleurs, pas toujours fait ?

Je me présente, les salue et les plonge tout de suite dans des lacs de souvenirs que j’ai sauvegardés de mon passé quand le reste s’est évaporé sous l’incandescence de mes présents…

Edu a le regard glaceux… malgré le beau bleu qui loge dans ces larges paupières, un léger givre de dureté lui gâche le regard !

Pourtant, en lui évoquant les scènes où je subissais, plus méchamment que les autres, ses frasques puériles, il finit par avoir aux yeux un éclat parfait ! Il se retourne vers sa mère et lui dit, presque ému :
« L’arabe de David ! »
Encore une explosion de rose de la sorte dans mon cœur et j’impose la dictature de l’amour au monde… on se souvenait donc de moi et on m’évoquait ne serait-ce que pour railler les innocences de nos béguins !

Dans les yeux gris de sa mère, une émotion forte bigarre les stries de ses iris… je la vois me consommer des yeux dans une avidité que je ne comprends pas... les infimes ridules qui se sont creusés sur sa peau laiteuse s’accentuent pour graver sur son visage l’expression d’une prière que je ne saurais décliner…

Dès qu’elle m’invite à prendre un café à la maison, je lui souris pour lui communiquer ma gratitude et lui ôter cette appréhension qui accompagne son ton… je ne puis la lui reprocher, ayant moi-même craint de me voir repoussée par un élan raciste ou fanatique…

22 ans de vie passée pouvaient bien se raconter autour d’un café… les siècles de rancœur qui nous séparent, par contre, doivent demeurer tus…

Sur la route de la maison, Edu se rappelle de ses bêtises et rit de bon cœur ! Je lui rappelle comment j’étais la petite protégée de son frère dans l’espoir qu’il me parle de lui mais il n’en fait rien ! Il continue à raconter ses vilenies sans l’once d’un remord !

Je leur parle espagnol et ça les ravit ! Je n’ose pas leur dire que le « Porque » de David avait germé dans mon esprit pour enfanter un énorme vocabulaire que j’ai cultivé avec amour… je le lui dirai en personne…

Je me met soudain à essayer d’imaginer David aujourd’hui ! Est-il bel homme ? Est-il marié ? A-t-il des gosses ? Me reconnaîtra-il ? Sera-t-il content de revoir sa « petite arabe » ? Se rappellera-t-il, avec autant de joie que moi, de notre passé composé ?

Un tas de questions impatientes qui ne se sont jamais imposées à moi… J’ai pourtant une certitude : tous ces chatouillements que j’ai au cœur à chaque implosion de souvenirs, je les aurai encore dans des dix et des vingt ans… peu importe comment je serai reçue par lui… peu importe si nos cultures nous séparent ou que si nos croyances se guerroient… on s’est appris l’amour aux bancs de la maternelle et on se doit la paix à l’âme…

Je me garde de parler de lui en espérant fortement de le trouver à la maison.
Edu ne la ferme plus et sa mère sourit de ses sottises… il n’a pourtant pas l’air sot…
Je lui demande ce qu’il fait et il me déballe un parcours pour le moins impressionnant de financier féru de la bourse! Je le taquine comme je peux et je me prépare à sa raillerie quand j’annonce que je suis toubib… Mme Ester se retourne complètement me regarder avec surprise et je sens le trouble saisir son fils sur le champ!

Devant ma confusion, Mme Ester me répond d’une simple moue à mi chemin entre le chagrin et le sourire… Edu me dit alors que David était médecin !

J’en crois à peine mes oreilles et je me lance dans des « ça alors ! » et des « eh ben ! » ! et n’en pouvant plus d’attendre, je leur demande si David est à la maison...

Ils ont d’un coup du mal à parler et Mme Ester en particulier semble couver un mal qui risque de l’étouffer !

Eduardo attend de se garer pour reprendre de la force et du courage pour m’annoncer… que David est mort il y a 2 mois…

mercredi 8 octobre 2008

A l'enfance de mes amours... (2)


Je passais l’autre jour par cette rue et je me suis arrêtée aux fenêtres grillagées de la garderie… les jouets vieillis et la peinture écaillée n’enlevaient rien à l’éclat de l’image que me renvoyait quelques carreaux de verre dépoli… moi petite, atteinte d’oreillon et exilée chez moi pendant un mois… dès que je commençai à mieux me porter j’imposai à Zahra de me conduire à l’école chaque jour en fin d’après-midi pour voyeuriser, à travers ces mêmes carreaux, les récréations de mes camarades et la solitude de David… je ne me rappelle pas de mon retour…

Les fêtes où j’étais sa princesse, où je passais par la Lorraine avec mes sabots et qu’il faisait mon petit indien… les jours où, dans la cour de la garderie, le facteur n’était pas passé, d’ailleurs on se disait bien qu’il ne passerait jamais, et ceux où ce petit blond de polonais, dont je ne retenais pas le prénom faisait l’ogre de la récré, avec son sandwich de poivron vert et venait m’embrasser de force sous le hululement garnemental :
« Allez ! Laisse le te faire un petit bisou ! C’est ton ami ! » Disait la douce Amina…

Pas étonnant que la notion d’amitié soit des plus ambiguës dans ma tête !
Tout ça c’est bien loin…

Il s’est passé du temps depuis… l’eau coulée sous le pont a métamorphosé la face perlée d’Oum rabi3 et se sont succédées années sèches et temps meilleurs… El Jadida s’armait de ciment et d’autoroute pendant que je me bâtissais une personnalité, une vie…

Je n’ai jamais compris la raison pour laquelle le souvenir de David persistait, frais et intense dans ma tête… je ne parle pas de cœur, parce qu’en scientifique je sais maintenant où se niche l’émotion… ce fût certes mon baptême de feu, ma licence d’amour et mon permis de rêve mais ce n’était pas ça… je l’oubliais des années pour m’en rappeler des moments de remue-ménage dans mon esprit ou de grand ménage dans ma chambre quand mes vieux albums me souvenaient ses longs cils sur des photos de fête… moi en lapin jaune et lui en cow boy…
Au lycée, j’ai choisi l’espagnol comme deuxième langue et je ne n’ai jamais détesté de juif…
David est plus qu’un souvenir…

J’aperçois souvent Rokaya avec ses gosses et à chaque fois elle me serre si fort que je me demande si je n’avais pas imaginé sa méchanceté jadis ! Amina je l’ai vu moins et Martine ne me reconnaît plus… je ne vais pas la voir non plus… à chaque fois que je la croise j’ai le même sourire en coin qu’elle doit forcément lutter contre son éventuel Alzheimer et sa myopie pour le décoder !

Sara a quatre gosses ! Quand je la vois j’ai presque envie de l’appeler M’dame ! et Karim mon petit camarade que j’ai retrouvé pendant tout le primaire est parti à l’étranger tout comme Jean Luc qui se curait le nez et nous demandait, avec une curiosité scientifique, ce que pourrait bien être la composition de sa morve ! Lui, je suis heureuse de ne plus le croiser !

Il y a comme des fous rires qui flottent en l’air ! C’étaient là les premiers souvenirs de mon vivant et à me les rappeler j’ai l’esprit purgé et l’âme rajeunie… c’est essentiellement pour ça que je reste enfant…

Emportée, alors, par ce vent de nostalgie, je m’en vais déambuler dans les rues d’El jadida, pour prendre, sans grande surprise, le chemin de mon ancien quartier… j’habitais tellement près de la garderie que Monsieur Cellier me ramenait souvent chez moi quand Zahra s’oubliait dans un radotage ou flirtage à l’autre bout de la rue…

Je m’approche de la garderie avec plein de sourires qui se bousculent pour sortir en premier quand j’aperçois une dame en noir… cette élégance là je la reconnais et ces yeux gris…

En joutant contre les défaillances légitimes de ma mémoire, je l’aperçois…
Il est grand, blond… beaucoup moins gras et super beau ! Je le reconnais, pourtant, aisément…
Edu la peste !

lundi 6 octobre 2008

A l’enfance de mes amours… (1)


Il y a comme des sourires gratuits qui pendent en l’air ! J’en ai attrapé un indélébile, ce matin à mon réveil, et j’ai beau le cacher il s’amuse à strier mes yeux de mille traits de félicité quand je m’évertue à l’effacer de ma bouche… oui c’est dans l’air ! Un son ou un parfum ou je ne sais quel enchantement qui m’enivre et me propulse dans les méandres sinueux d’un passé simple… un passé heureux…

Je me rappelle soudain, mais d’une clarté impressionnante, du regard réprobateur de Rokaya qui trouvait notre béguin malsain… elle guettait la bretelle de ma robe bleu ciel qui tombait d’un geste innocemment prémédité pour découvrir le relief d’une douce épaule qu’il s’amusait à caresser… elle prenait le plus méchant de ses airs et venait nous remettre sur le droit chemin… le fait était que j’avais le mien… il en avait un autre… mais qu’est ce que j’en savais ? et qu’est ce qu’on s’en foutait !

En hiver, quand il n’était plus possible de porter des robes à bretelles, on se cherchait des prétextes pour se toucher des mains… en attendant que l’air se fasse plus doux… c’était la période où Rokaya hibernait…

Amina par contre adorait observer nos flirts… mes yeux devaient être moins timides et plutôt hautement parleurs de ma passion pour lui… et je pouvais reconnaître sa démarche depuis le bout de la rue ! et à chaque fois j’en avais le cœur qui palpitait comme à la veille de mon anniversaire… dans le temps je ne m’en rendais pas compte mais je me souviens maintenant que Martine et Amina attendaient nos retrouvailles du matin avec un air coi et une esquisse de sourire attendri qui s’élargissait au premier regard qu’on se posait l’un sur l’autre… quand il me prenait la main, les deux jeunes femmes soupiraient de plaisir et de tendresse sous les yeux d’une Rokaya grincheuse…

« Porque ? »
C’était le premier mot qu’il m’avait adressé, quand j’avais refusé de lui céder la chaise que je gardais pour Sara ma voisine… dans le temps je ne parlais pas espagnol mais j’avais saisi l’interrogation dans son regard gris… j’avais répondu dans un français pseudo-espagnifié que j’attendais ma copine, alors il s’assit quand même pour récolter deux premiers mois de haine et d’adversité sur les bancs qu’on se partageait…

Il restait calme malgré mes coups bas, mes jérémiades et mes caprices de femmelettes… il avait toujours un visage grave et son flegme m’exaspérait… des fois que je croisais son regard, il me faisait son petit sourire de côté qui lui donnait un air gentil… ce que je lui refusais bien sûr ! Alors je détournais le regard, hostile à toute trêve…

Jusqu’au jour ou survint Eduardo ! Edu la peste ! Aucune fille ne s’en échappa… encore moins belle ! Il tira les nattes et cassa les poupées ! Moi qui avais les cheveux courts et savais protéger mes biens, j’y suis quand même passée ! Il me jeta un jour par-dessus la balançoire et piétina ma robe pour m’extraire mes premières larmes publiques, moi la fière imbattable !

L’unique main qui s’était tendue à moi était celle du petit espagnol… je la refusai l’âme meurtrie et l’orgueil en miettes… mais à peine debout, l’enfant terrible se rejeta sur moi pour me traîner à nouveau dans le bac à sable…
« Eduardo ! ya està ! »

Et comme par miracle Eduardo se résigna et s’en fut jouer ailleurs au seul ordre de mon sauveur !
Oui, j’avais déjà le cœur sur la main et je m’entichai aussitôt de mon espagnol !

J’appris par la suite que Eduardo était son cadet, ce fut donc parce qu’il craignait que David mouchardât auprès de leurs parents qu’il avait cessé de semer la terreur…

J’appris longtemps après que David avait pour confession cette religion qui filait l’urticaire à mes semblables… un juif espagnol que je devais éviter… mais je l’aimais de tout mon cœur malgré le dégoût de Rokaya… après tout je n’avais que 5 ans…

dimanche 28 septembre 2008

Hoy...




Tengo marcado en el pecho
todos los días que el tiempo
no me dejó estar aquí.
Tengo una fe que madura
que va conmigo y me cura
desde que te conocí.
Tengo una huella perdida
entre tu sombra y la mía
que no me deja mentir.
Soy una moneda en la fuente,
tú mi deseo pendiente,
mis ganas de revivir.
Tengo una mañana constante
y una acuarela esperando
verte pintado de azul.
Tengo tu amor y tu suerte,
y un caminito empinado.
tengo el mar del otro lado,
tú eres mi norte y mi sur.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a envolverme en tu ropa.
susúrrame en tu silencio
cuando me veas llegar.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a alegrar tu tristeza.
vamos a hacer una fiesta
pa' que este amor crezca más.
Tengo una frase colgada
entre mi boca y mi almohada
que me desnuda ante ti.
Tengo una playa y un pueblo
que me acompañan de noche
cuando no estás junto a mi.
Tengo una mañana constante
y una acuerla esperando
verte pintado de azul.
Tengo tu amor y tu suerte
y un caminito empinado.
tengo el mar del otro lado,
tú eres mi norte y mi sur.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a envolverme en tu ropa.
susúrrame en tu silencio
cuando me veas llegar.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a alegrar tu tristeza.
vamos a hacer una fiesta
pa' que este amor crezca más.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a envolverme en tu ropa.
susúrrame en tu silencio
cuando me veas llegar.
Hoy voy a verte de nuevo,
voy a alegrar tu tristeza.
vamos a hacer una fiesta
pa' que este amor crezca más.

lundi 22 septembre 2008

Voisines...





De l’autre côté du mur de sa doléance, j’existais dans une bulle d’insouciance… je menais cette même vie qui la malmenait d’un dédain sans fin… que je rendais bien…
Elle devait casser ses pots après sa soûlerie et avoir du mal à démêler ses morceaux d’autres débris…

Je l’entendais crier sa rage, rager sa peine et peiner à ranger sa cuisine après ses carnages…

Elle était seule et désarmée… moi je n’avais que de lames à lui offrir et pas l’âme à la faire souffrir…

Mon tourment s’était emparé de moi, encore plus jeune qu’elle et j’ai jeûné mes nuits de deuil, vivant de mort et d’eau fraîche… le mâle m’ayant cédée à un autre mal, me réduisant au souvenir de femme… et croyez le ou non, j’ai mis du temps à devenir sèche… l’humidité chassée de mes globes coulait ma douleur de même que ma sensibilité… je n’en suis pas vraiment sans âme… juste revêche…

Elle devait donc se débattre seule… combattre les démons des autres ne me disait rien… je battais en retraite à l’autre bout de mon alcôve pour m’écarter du sien… mais son gémissement patient fluait du mur, abattait ma résistance… je suffoquais à l’entendre hoqueter de sanglots et son silence rabattait mon indifférence…

Je ne suis pas bonne samaritaine et seul mon propre bien être prime… dans mon égoïsme nouveau, je me complais dans mon inertie…même en vous partageant mes mots ce n’est que pour moi-même que je rime… ne croyez donc pas à ma bonté ! Ce serait pure ineptie… l’amitié est à moi ce que la grâce est au crime : abnégation absurde de toute idiotie…

Mais ce soir, à l’entendre chantonner mon cœur se serre… je reconnais la mort à l’âme quand je l’entends… je sais même deviner les maux de cet air, l’ayant moi-même siffloté il y a longtemps… si j’y vais pour la consoler je me perds… je me retrouve à frapper à sa porte, pourtant…

Elle a le visage chamarré aux couleurs du chagrin… son rouge dépasse et sur ses joues coule une larme noire… quelque chose de sinistre rend son regard plus brun… une folie passagère et un voile de désespoir…

D’un effort surhumain, je déride mon visage et feins une fausse joie… je brandis gaiement mon vernis à ongles puis fraie mon chemin devant son air coi et l’implore de me laquer ma main gauche contre un pot de chocolat…

Voisine me regarde sans réponse mais dans ses yeux je lis ce petit message qui me gêne… une détresse qui ébranle mon indolence et une gratitude qui me peine… sa reconnaissance me nuit et son besoin me freine et pourtant… je souris à nouveau pour en finir avec mon arrogance… rien que cette fois je redeviens Humaine…





(pour Farah, Houyam et L'étoile :))

lundi 15 septembre 2008

Blog en grève




en solidarité avec le blogueur Mohamed Erraji

www.helperraji.com

vendredi 12 septembre 2008

catin




01h30…
Sur le front de mer, j’oppose l’affront aux coups d’oeil taquins qui me jugent en regard de catin qui les jaugent… ces hommes parfaits aux bourses pleines, aux femmes pas refaites, humeur marjolaine…

Ma pénétration me livre sur leurs faces quelques aveux sur leurs factures et leur pénétration ne leur livre de moi qu’une surface bariolée de honte et de haine… le tout dissimulé sous moult peintures que seul la couleur de l’argent rengaine…

Sur la côte de l’oeil des loups, que de loups enragés que la vue des nouvelles brebis effrène… moi aussi vieille que le métier, je me garde de me dévoiler mondaine… je déniche la bête à coucher dans ma niche et je l’entraîne…

Un dernier coup pour ce soir avant que mon dégoût n’explose, renchérissant ma dèche… j’attendrai de rejoindre mon foutoir pour imploser sous ma douche et me curer le pauvre déchet de corps qui d’égout garde l’haleine…

Qui de vous, vieux loups, me payerait mon dernier verre ? Un dernier verre, un billet bleu et un taxi rouge qui nous ramène… ah qui voilà ! Mon meilleur client jamais repu et qui répond à l’appel à l’aine… viens donc couler du rhum et soûler à mort ta péripatéticienne !

lundi 1 septembre 2008

Gentleman cambrioleur...



J’ai le cœur pur et le regard innocent… à l’image de ma candeur et mes ambitions ineptes…
Une pierre azur à l’éclat incandescent, brillant de la lueur précieuse d’un saphir céleste…
Ma silhouette diaphane laisse transparaître mes veines et la veine de l’homme qui me touchera le cœur de sa main profane…
Attendez donc un peu avant de me juger mégalomane ! Ce n’est point de moi qu’émane l’enivrant de ce discours et ces mots de troubadour !

Il me dit aussi, yeux dans les yeux, que mon âme est diamant et que j’en suis l’écrin… et des perles de mots à écrier dames légères et adoratrices de Dieu !
Aucune femme ne lui résiste, lui qui ne se dévoile qu’en initiales : ‘’A.L’’ dit-il ! Tel est le nom de l’Homme qui nous effleure ce soir les sens d’un toucher viscéral !

Dans ce bal masqué, des cœurs ont cessé de battre au passage du charmeur… que de visages contractés et de joues empourprées ! Entre rires effrontés et vertus outrées, avance A.L bravant les pudeurs, filant les lueurs marquées d’éclat précieux… à la chasse à l’or, il se livre à mort !
La chasse aux femmes n’est guère son motif et leur chasse à l’Homme le laisse indifférent… seul l’éclat des diamants réchauffe le glacial de son regard et humanise son sourire… sidérant de beauté et accablant de charisme, il promène sa verve et balade ses mains sur des cous anesthésiés de ses mots et de son faux désir…
Il entame son charme en livrant, en murmures, quelques vers de poésie emmiellés de ses lèvres avec une moue pulpeuse afin que perdure l’enchantement naïf et l’espoir mièvre… Puis offre des verres et coule du vin et déborde de mots vains d’une corde légère… Il accorde des danses pour mieux chavirer les cœurs et virevolter le bon sens… il pianote sur les paumes des messages de chair et remporte d’un doigté raffiné tout ce qui est cher…

Je le suis des yeux pour déverser le regard dans des poches aristocrates où des montres serties s’égarent et se fauchent d’une main habile en toute hâte…
A.L ne vole pas, il ravit… et combien de femmes ne seraient ravies de planer dans ses bras le temps d’une danse quitte à perdre le souffle au même temps que la parure !!! elles s’en donneraient à cœur en transe, la pire des catins comme la plus pure…

Moi je n’ai que mon saphir qui m’orne le cou pour éblouir et masquer la timidité de mon regard… mais aucune pierre ne pourrait suffire à ce diable d’homme à l’empêcher de remarquer mon air hagard…
Il lit en moi des vérités que j’ignore et me lie à lui d’un béguin tueur… alors sans mot dire, je me lève et lui décroche ce saphir qui lui fait dire tant de belles proses et je le lui livre de plein gré avec un léger baiser que j’ose…
Puis je m’en vais au loin alourdie par le joug nouveau de biens de valeur et d’amour Marivaux…

Le mi-voyou mi-noble je l’aime désormais… même en piètre voleur que j’ai cejourd’hui désarmé… il n’est pas minable non ! juste amateur…

Il me regarde partir d’un air hébété et me suit d’un pas gauche jusqu’au carrosse qui attend mon départ… je lui indique alors d’un rire embêté de lire mon mot dans sa poche maintenant que nos chemins se séparent...

« Le saphir est un faux gentleman cambrioleur ! Je t’ai donné un leurre et j’ai gardé ton or et ton cœur ! »

Il remet le doux billet dans sa poche vidée puis rit : l’enjôleur a été pillé par la reine de la truanderie !!!

Il me lance alors ce regard roucoulant, qui en souffle long, qui m’aspire et me dit :

« Toi mon ange, tu ne l’emporteras pas au paradis ! »



samedi 16 août 2008

l'Homme...




Assis au bord de mon rêve, il balance ses pieds pour s’amuser des ondoiements de mon souffle qui se fait vague quand mon émotion déferle et puis divague pour baisser ma marée voluptueuse quand, du coin des lèvres, l’Homme me persifle…
Lui c’est l’Homme qui butine au plus profond de mon être quand les autres s’extasient de mes pétales… je lui livre les effluves de mon désir et aux autres des arômes éphémères… nul nez ne flaire mon essence… nul n’est lui…
Lui est témoin de mes misères, amateur de mon tourment… un dilettante de toutes ces futiles passions éteintes à sa porte quand il m’ouvre et me tend ses bras en étreinte… il m’aime et me le dit quand il m’enlace tendrement… et comme toujours ma raison se perd, éperdue par l’attente…
Puis je me décroche de lui quand sonne la conscience... toujours alerte celle là ! Elle me crie gare quand j’ai envie de lui communiquer mon émoi en toute innocence, quand mes lèvres tentent d’agrafer les siennes au carrefour de nos regards… comme ce soir à ma porte où j’ai failli porter ma soif à sa tombe dans une immersion traîtresse au fond de la félicité… ce baiser que je rêve, que j’efface de mon limbe et refais de moult façon… ce baiser que je tente de lire sur les lèvres de ses amantes ou sur leurs cous en suçons serait peut être ma perdition… ou le salut de mes bouffées délirantes… salut damnatoire ou perdition salvatrice, jamais mon bien ne sera sans ce mâle…
Je lui dis des milliers de « je t’aime » avec le sourire amical, la caresse maternelle et le regard noir… il ne comprend que l’expression castrée de ma langue et ma main quand dans mes pupilles fertiles luisent et rutilent mes maux tendres…
Je lui parle de l’Homme de mes rêves et lui m’écoute et ignore la vedette… il me trouve exigeante et moi je le trouve si bête de frôler la vérité et de prendre la tangente…
Il raille mes histoires de cœur sans fin et ma seule faim est de lui inculquer ma passion dans un câlin et railler son aveuglement à passer outre la réalité de mon béguin…
Lui c’est l’Homme parfait… des lacunes il en a mais je n’ai là qu’une raison de m’en écarter :
Lui c’est mon Ami… le meilleur… et ma pire histoire d’amour…




PS: bonnes vacances et à bientôt :)

vendredi 8 août 2008

oh... TOI...



tu comprendras? :)

jeudi 31 juillet 2008

Offrande...




A quelques doigts de travers le feu jaillit au creux de l’âme qui se tend en lèvres muettes pour crier du corps son besoin… ardent et doux… se creusent en nous des voies nouvelles et la raison s’évapore quand le cœur bouillonne… et l’on s’égare dans des labyrinthes de peau sillonnée de plis, d’empreintes et de griffures, ne sachant se retrouver que pour mieux se perdre et à nouveau revenir…

La langue se garde de bavasser quand de sa liqueur les messages se font mielleux… elle se dérobe à sa tâche pour mieux maculer de désir… elle se livre à un jeu de sens dont les mots ignorent même l’existence… et s’en va tracer, elle qui n’a jamais su écrire…

La main devient lectrice habile, as des jeux de maux indolents… les caresses qui balayent le parchemin, s’emmêlant les calligraphies, n’ont qu’un dialecte… et les cris à l’aine ne réclament pas d’interprète…

Au feu follet s’immolent les âmes, en oblation pour la paix des corps… et j’ai en mon corps une telle flamme que je me sacrifierai sans remord…


waaayli... l'offrande

lundi 21 juillet 2008

Poupoule..

Une poule sur un mur, qui picore du pain dur… picoti picota lève la queue puis endure le coq qui cale son corps au sien, à court de force et de moyens d’allumer la poule sans la griller… mais ça viendra !! il la rassure…

Poupoule s’emmerde et emmerde le coq, coquin ou pas elle n’en veut pas… elle veut voir son jour briller, ses plumes reluire, glosser son bec, glousser de rire… n’être belle que pour elle-même… caqueter tout haut pour son plaisir !

Va donc l’expliquer à Coq-u, qu’elle le préfère en tant qu’ami…
« Suis pas homo ! -dit-il déçu- j’ai de quoi te pâmer ma mie ! »

Et le voilà tout sot tout bête, fier de quéquette, qui répète tout con la chansonnette :

« As-tu vu le p’tit coq ? Touche ses plumes avec tes doigts ! Attrape le si tu peux je compte jusqu’à trois ! »

Si elle le saute c’est : cuisse légère ! si elle le saque il bat de l’aile !

Et pis encore ! Il l’appelle : ma Poule, la veut cochonne, lui met la-pine et veut qu’elle rugisse !
Si pas d’accord c’est clair qu’elle le soûle: Elle est très conne et même pas coquine… un vrai supplice !

Bonté divine !

Jamais le Coq n’est encombrant !! Le mâle toujours cerné de poulettes n’est certes jamais barbant ! On l’aime, l’adule et l’entoure en clan ! La toute moderne, comme la Beldie, s’arrache les plumes à son passage !!
Mais entre poules, on sait très bien… que si le Coq fait des ravages, que si le poulailler est tellement plein… c’est pour ne le subir qu’une fois par an !


pour Téqui et les oiseaux :)

vendredi 18 juillet 2008

Photos...

Surfaces illuminées de faces lumineuses
De doux rais d’âme que le verre renvoie
Rictus figés vestiges d’une vie heureuse
Ou de douleurs voilées de rires narquois

L’instant se fait prendre en otage volontaire
Il rit, indulgent, du triomphe du photographe
Que lui importe la prison temporaire
Si, lui même a déjà écrit son épitaphe

Des photos qui racontent mon histoire de vie
Toutes pareilles, témoins de moments quelconques
Et bien que les photos ne me donnent plus envie
Celle de toi et de moi dans tes bras… manque

vendredi 11 juillet 2008

l'Adieu...




Cette fois l’amour ne me lâchera plus
L’Adieu a quitté ma vie et mon histoire
Il m’a livré ses clés et des mots en salut
Que ma joie m’a laissée sans percevoir

Dans tes bras, il y aura des peines
Qui viendront maculer mes jours de noir
De tons grisâtres au brun d’ébène
Me ballotant d’ennui en déboires

Puis reviendra la joie sourdre félicité
Et récurer ma destinée d’espoir
Et s’alterneront en toute simplicité
Tantôt euphorie et désespoir

Tant que l’Adieu ne sera plus qu’ombre
Pâlotte sur une toile en train de s’emboire
Larguée au fond humide et sombre
En débris de passé dans mon armoire

Cette fois, chéri, je te garderai à vie
Tu rejoindras chaque matin ma balançoire
Pour m’enivrer et me rassasier cette envie
De m’éloigner de toi pour mieux te ravoir

Soudain dans ma sérénité béate et quiète
Me sursaute un écho au ton nonchaloir
Qu’a dit l’Adieu avant de battre en retraite ?
N’a-t-il pas marmonné un : au Revoir ?

mercredi 9 juillet 2008

Tatoo




Traces d’encre noire sur ma peau en tatoo
Dans des gestes et des signes que je ne comprends pas
Vestiges d’une nuit d’émoi et de toi à genoux
Quand tu traces ton parchemin dans un alphabet chinois

T’emporte la plume dans un rêve encre de chine
Et je m’ancre à ta plume qu’elle me flotte sur tes rimes

Tu écris si bien et j’en garde un goût étrange
Sur ma bouche muette qui ignore cette langue
Et ses mots d’orient qui s’assemblent en louange
Sous les dunes de mes seins en miel et ginseng

mercredi 2 juillet 2008

Pour un voisin… (2)





Quarante-huit jours et des nuits sans Lune… d’autres avec... mais toujours sans toi… j’attends depuis longtemps que s’efface le temps qui me sépare de ton retour… de toute façon, il s’annule et s’éboule sous le joug de mon attente… ma patience s’effondre, elle, quand mes angoisses s’imbriquent pour édifier ce besoin qui m’emprisonne…

Je troquerais mon monde contre un recoin au fin fond de ton cœur… que faire de ces tours qui me rendent inaccessibles à d’autres et me retiennent loin de toi… je leur préfère une prison éternel dans ces yeux qui me balayent des fois sans me voir… sans mirer mon obsession jaunissante à travers ma coque diaphane…
Tu es mon obsession…

Peut être qu’un jour tu comprendras que si mon corps est si frêle c’est parce que je me consume pour immortaliser ta flamme et que je me consomme pour rester en vie… à l’ombre…

Peut être qu’un jour tu souffriras ma peine et mon besoin viscéral de toucher ton âme… que je laisserai tomber ton indifférence sous le lit de nos étreintes… qu’entre ton pull et mes sandales s’empileront mes souffrances passés du futur incertain au pied d’un présent éphémère au goût de l’éternité…

Peut être que dégoulinera l’envie de ma bouche sans que mots en émergent… et que se déverseront, de mes yeux, les preuves d’amour… l’amour lui-même ne pouvant se résigner à quitter mes entrailles…

Peut être que ta sueur coulera sur mon corps pour emporter mes envies pécheresses à l’enfer… peut être que le paradis ne sera plus qu’un mythe en cendre cherchant à ressusciter de nos feux…

Peut être qu’après la folie, se lavera le matin des vices de la nuit et que sous la douche, partiront les traces d’amour et les souvenirs… Peut être que se décolleront de ton corps mon parfum et ma soif inétanchable… et que s'en iront ma joie et mon espoir de gîter à nouveau au creux de tes bras…
Peut être que je ne retrouverai plus ce bonheur ni ma quiétude… et peut être que je ne voudrai pas d’un bonheur loin de toi…

Ou peut être que mon rhume d’été et ma fièvre se plaisent à me tourmenter et à halluciner mes rêvasseries nycthémérales...

Et peut être que non…

Quarante-huit jours que je me languis de toi… j’en connais par cœur le nombre des carreaux de ma cuisine…

Ton rosier souffre ton absence et espère ton retour… on s’est lié d’amitié lui et moi… compagnons de solitude... et chaque matin, de la fenêtre de ma cuisine, j’attends que s’ouvre ta fenêtre pour que ton rosier recouvre ses couleurs et me communique ton souffle… et me redonne la vie et l’envie de sourire…





pour un voisin (1): http://chezladilettante.blogspot.com/2008/03/pour-un-voisin.html

jeudi 19 juin 2008

La Titanomachie d'Artémis...

suite à l'affront d'un dit Titan qui de son temple à Kbaratin raille mon verbe et mon ithos, je lève mon arc contre mes aïeux divins qu'il paient tous l'insolence de Colosse!!

http://www.kbaratinage.com/?p=361#comment-4549





A l’amour comme à la guerre tous les duels sont permis…

Dans le temps, Père vous évinça en dix ans et maintenant je te suis pair à te battre chaque soir du haut de mon char, pulvérisant tes frères et ton air méprisant…

Tu donnes fin à mes débats mais tu sais que je suis le début de ta fin… que sur la couche de nos ébats tu cèdes le premier au duel divin… de la finesse de mon verbe, de mon regard ou de mon sein, à chaque nuit tu bas de l’aile et tel est mon dessein…

A la guerre comme à l’amour tous les recours sont permis…

J’ai le soutien dentelé d’Aphrodite, l’appui d’Apollon frère et me guide la lyre d’hermès… La déesse qui donne la vie à Pandore, celui qui lui inculque sagesse et le charmeur qui me procure mes mots doux et ravit les cœurs, dévoilant de Titan sa faiblesse…
J’avoue être apprentie sur le banc de ta Classe, mais combien d’élèves sont devenus maîtres et je deviendrai au Titan Maîtresse…

Que tu me fasses la guerre dans l’écrit, que tu ries de mes adorateurs mortels et les bafoues de ta moquerie, je persiste à t’escrimer des yeux, à jouter contre ta verve jusqu’au temps des résurrections et à l’éternel…

Mais à la guerre, pas à l’amour, quelques triomphes sont omis…

A l’oracle de la devineresse Thémis, l’amour remporte la guerre et nos deux cœurs au passage… Que m’importe donc que meurt Elpis si tu finis mien sans carnage et que je finis tienne sans maléfice et que je perds la guerre sans dommage…

A la vie à l’Amour !
La guerre est en suspension et Hadès ignore notre pacte… Seul la déesse Aphrodite contracte butin de sa passion... entre enchanteresse et troubadour…

mardi 17 juin 2008

Les armes de la Déesse...

A l’amour comme à la guerre… tous les coups sont admis…

Je te ferai la guerre jusqu’à l’amour, je te ferai la mort jusqu’au plaisir… à la résurrection des fils de Venus au firmament… qu’Eros te touche de ses piques au cœur et qu’Antéros t’écoeure du pic de l’amour… à vouloir quitter le monde mais pas le bonheur de te livrer à la bataille contre mon sourire…

J’attelle mon char au pied de ton temple, prête à l’assaut au moindre appel…
J’attends que vienne ton heure me lier à toi à la vie durant et à la fin des temps…
J’attise ta haine et ton attachement… et ce besoin que tu méprises…

Je ne te lâche pas… même au risque d’y laisser ma voix comme la belle Echo éprise de Narcisse… même au risque d’y perdre ma voie à filer Poséidon dans son abysse…

Connais-tu Artémis ? La chaste déesse de la lune qui s’est vouée à la chasse ? Je lui emprunte ses armes afin de rompre son jeûne et corrompre le jeune Cupidon… pour que ton armure trépasse… je te piquerai de ses flèches et te piquetterai en constellation sur mon Olympe en butin de guerre dédié à Pallas…

J’ai Cupidon de mon côté, Mars complice de mon délire et Venus à la forge de Vulcain pour faire rougeoyer mon désir…

Ton péché fut de m’enivrer de ton parfum, de me jeter ce regard…et te frotter à mon verbe de ton insolence !!! Moi qui soûlerais Bacchus de mon entrain, Bragi de ma verve… et escrimerais les yeux de la Méduse en toute insouciance !! Si un feu ardent peut finir en pierre, je serais alors sable mouvant ton arrogance…

Je pourrais donc me saisir de toi mais j’attarde ta fin pour gorger ton cœur de haine vengeresse, comme lorsque Timagoras mourut d’amour et que l’Antéros pris revanche sur Mélès… Si tu meurs d’amour j’aimerai la mort qui me livrera à toi …

A la guerre comme à l’amour… tous les coups sont permis…

Tant qu’on survit qu’importe la fin… la mort s’acquitte de son devoir et emporte la guerre nous livrant à l’amour… ni vainqueurs ni vaincus d’un vain duel sans dessein que de perpétuer la lutte entre parolière et troubadour…


jeudi 5 juin 2008

Monseigneur le Désespoir...






Je perds mes mots, mes maux me perdent…mon rêve se perd dans les dédales de la déception... Je retrouve mon mal et il me retrouve... où que j’aille il me poursuit, à la vie à la mort, il me pousse à une vie de mort...
J’enterre la joie, j’enterre l’envie... Je prend ma ruine de mes deux bras et j’exhume le deuil qu’il me reprenne, compagne amère à tout jamais... fidèle à lui à l’infini..

Pourquoi fus-je l’élue du Désespoir ? Trouvez donc la réponse pour moi ! Dites-moi même pour quelle raison la vie se plaît-elle à me draguer, à me séduire assidûment, à m’inviter à la cueillir quand, racoleuse, elle s’habille en rose... elle m’attire dans des manèges me promettant la griserie de tourbillons sans fin et je la suis, éprise, sans prendre garde puisque la vie m’a prise... je survole le monde et le Désespoir, sarcastique et enivrée... et mes noces rosées me gavent de délires euphoriques et de mirages futurs...
Puis sans prévenir, elle me lâche dans la gueule du deuil, elle me livre au châtiment de l’adultère...

Mon Désespoir n’a pas d’aura... il me prend sans préavis, je suis son esclave et ma désertion ne restera pas impunie... il me rattrape à tous les coups, à quoi bon, alors, le fuir ou céder à des tentations volages ? Sincères ou malveillantes elles finissent toutes par me livrer à lui...
je me plie donc à ses caprices, à sa passion dévastatrice ; je me donne à lui qu’il achève donc de m’extirper le peu de vie qui nous lie...

vendredi 30 mai 2008

Le retour du Phénix... pour Rafie



Naît le Feu aux pieds de l'amour... brûle l'orteil de la passion... flambe la peau exsangue de soif et coule le Styx dans la veine étanche, jusqu'à dans le coeur pur du grand ailé, Phénix dit-on, aux mille vies… unique envie: renaître des cendres de son passé, recouvrer un amour cassé et se pousser des ailes empourprées d’ardeur, plumage saint aux mille lueurs…

Frôle le Feu le grand ailé, le caressant à mort d’une paume incendiaire… épouse la flamme ses ventricules et jaillit la lave de ses artères… se meurt le Phénix d’amour et s’affaisse en cendres de vie croulant par terre…

Revient le Feu en repentir, pleurant le Mythe au pied de sa tombe… ne trouvant cierge pour confesser, rallume la poussière fumante de ce désespoir dont pâtit l’ailé à chaque vie… et réitère le Feu ses incantations, outil magique de résurrection… chante l’amour, rappelle le passé, séduit le Phénix qui succombe au fol espoir de revenir…

O Phénix voilà que tu viens reluire des reflets de l’enfer ! Tu vivras à nouveau mais tu te leurres à croire à l’éternel… le Feu demeure toujours cruel et sa passion encore plus délétère…

Le Feu est Femme… jamais amante mais tant aimée... qui ne ranime que pour cramer…



waaayli... douche froide :))))

dimanche 25 mai 2008

à l'affût d'un regard...

un texte de mes 19 ans...
j'ai voulu vous plonger dans mes souvenirs...
:)








...Pourquoi je te fixe ainsi inlassablement ? Ne sais-tu pas pourquoi je te bois des yeux ?? Ignores-tu par quel maléfice me fut ravie mon accalmie ?cela m’horripile, m’ahurit et me fait sombrer dans les abysses du non retour !

Je devrais pourtant me repentir, mais tout repentir, aussi pieux soit-il, s’attend en retour à une certaine exaltation ; or je n’aurai nulle exaltation loin de tes yeux… mon repentir serait donc de perdurer mes tourments et vaguer à contre sens de toute logique, de toute morale… du bonheur même si, dans la prunelle de tes yeux, je serai condamnée à ne point mirer de lumière jusqu à la fin de mes jours.

N’as-tu jamais remarqué que je ne cligne des yeux que rarement quand je t’observe ? C’est pour ne rater aucune étoile qui tombe de tes yeux lorsque tu les fermes…et je n’en rate que peu ! Et quand tu n’es pas là, chaque fois j’essaie de reconstituer l’image de tes yeux avec les milliers d’étoiles que j’ai ramassées. Je n’ai encore jamais réussi à reconstituer la magie de ton regard, je ne réussirai certainement jamais et je refuse de croire que j’y arriverai un jour, car ce serait pour moi pire que la fin des temps… je serai coincée entre la vie et la mort, sans jamais rêver de survivre ou aspirer à la fin.

Cette magie, vois-tu, me procure le besoin de vivre et l’espoir de mourir. Contradictoires, l’un et l’autre existent en toute symbiose et évoluent en parallèle et dans le même sens !
Je veux vivre parce qu il est légitime de vivre pour immortaliser ta flamme, tes feux et tes milliers de constellations, chanter ton hymne et se confiner au plus ingrat des anonymats. Et je veux mourir parce qu’il est injuste de ne vivre que le temps d’un regard furtif aussi parlant soit –il, car je ne puis en déchiffrer l’alphabet, ses notes mélodieuses demeurent sourdes et mon cœur se noie dans l’obscurité..

L’amour ?? Cela est un mythe qu’on a imaginé, dénommé et débité. Ce qui me prend, moi, est réalité qu on a jamais encore dénommée, je serai peut être la première à le faire… en attendant je n’oserai, je ne me permettrai de la dénommer ou de la comparer à la puérile chose qu’est le mythe de l’amour.

Je n’ai nul besoin de t’avoir, inutile de te posséder car par les milliers d’étoiles que tu perds chaque fois que tu fermes les yeux, et que je te dérobe, je te vole un peu de ton âme, je nourris ainsi ma volonté de vivre sans jamais la goinfrer, et je justifie l’espoir d’en finir un jour.

Cher ami, car je ne saurais t’appeler autrement, toi qui par ton seul regard excites tous mes sens, vivement l’instant ou tu refermeras les yeux !

jeudi 22 mai 2008

une envie de chanter...

pour moi même... pour la beauté du mâle :)
pour mes amis...
pour le printemps... saison des amours...
pour l'amour...



dimanche 18 mai 2008

juste un câlin...

Veux tu me surplomber de ta hauteur, me plomber de ton regard et de tes yeux tueurs ?
Veux tu prendre ma chair aux creux de la tienne ? Et serrer mon cœur entre tes deux poumons qui soufflent dans mes lèvres l’air du temps ?

Veux tu toucher mes yeux et baiser mes paupières ? Et lécher mon amour qui se déverse de mes globes ? C’est ce qui fait briller mon regard et luire mes iris… c’est ce qui fait courber mes cils ondulants de désir…

Veux tu mordre mon nez qui te hume pour me tenir en vie ? Et mordiller mon lobe qui me communique le son de la mer, le flirt des feuillages, les chants sauvages et tous les choristes de ta voix ?

Avec toi c’est tellement bien de faire le mal… le bien s’élève aux rangs célestes sous mes doigts frêles qui touchent le mâle… s’en mêle l’ivresse, s’emmêlent nos membres assoiffés de tendresse, d’engendrer le feu de cette étincelle qui consume nos cœurs et, un peu plus, s’abaisse à chauffer nos dessous d’un petit feu pâle… s’affaissent, alors, nos âmes à frotter nos corps… que cendres s’en suivent et braises trépassent…

Mais en cet instant de douce connivence je ne veux ni jus ni miel de nos recettes friandes… tu me rassasies de ta seule présence et je ne voudrais m’empâter de ton délice…

En ce moment velouté, je ne veux que gîter contre l’âpre de ton tronc dans un lacis sans fin…Un instant qui réitère le bonheur de notre enchevêtrement puritain… de petits frôlements de lèvres dans un semblant de baiser qui n’en est pas un… d’aériennes caresses plus sur mon coeur que sur ma gorge ou mes seins…
mais surtout une poussée d’amour livrée dans un câlin…

Tu viens ?

dimanche 11 mai 2008

Amen...

Amen…

Athée et moribond… la foi, c'est à cause d'elle qu'il l'a maintenant.
La foi en ce qui l'a faite salvatrice et damnante...
Elle ne peut être fruit du néant puisqu'elle est le souffle même qui ressuscite l'âme… qui l'anime et lui donne la vie…
Le néant même ne serait pas… sans elle.

Amen…
Et maintenant il doit se repentir de sa mécréance ancienne… de son péché nouveau. Un repentir dont se passerait son esprit froid mais dont son cœur écorché ne saurait se défiler…

Amen …
Fébrile, il se déchaîne dans son adoration… il aime soudain la divinité qui la fait luire, elle, des feux de l'enfer… d'une passion horripilante, un amour horrifiant les bons prêtres et les adoratrices de dieu...
Et ce regard lumineux, fulminant, faramineux!!! Ses yeux prêcheurs, c'est ce qu'il cherche…. C'est à quoi il accourt d'un pas croulant et démesuré… sa force s'éboule mais sa foi prend ses formats hypertrophiés… sa raison s’abandonne à la folie et sa démence aspire à une sagesse inepte…

Amen…
Il est fort… il est faible… il est fortement farouche et rien n'arrêtera son repentir... ni sa mécréance ancienne, ni même l'agonie qui retire son souffle à l'homme qu'il fut.
Quitte à ne plus être lui-même, quitte à ne plus être… quitte à devenir l’ombre de son jour le temps d’un éclipse, quitte à devenir l'écho de sa voix le temps d'un rire nonchalamment livré à son oreille esclave…il dit:

Amen...

lundi 5 mai 2008

Les saisons de notre Amour...



(clique pour agrandir :))






...Aimeras-tu mon été ? »

Oh oui…
Autant que, de mes printemps, se plissent tes yeux de ce sourire jovial… autant que, de mes nectars, se gavent tes lèvres mandatrices de folie et de fournaise... et j’aimerai ce goût de sel comme tu aimes cueillir ma floraison vernale… à lécher le sable blanc pour recouvrer tes mains mouille et braise…

Si j’aime ton été ?
J’aime quand sur mes pétales dégouline ta pêche... je me fais verte de jalousie de tes senteurs fruitées qui me parlent d’un futur aux tons multicolores et effluves d’amour qui m’allèchent… mon cœur papillonne autour de ton feu pourpre rougeoyant ma face et ma sensibilité…

Je te raconte dans une mythologie à peine née de mon limbe épris, comment une fille de Mars l’adultère s’est énamourée de Vulcain l’estival, dont l’arme flamboyante rougie tant de trahison que de mépris a emporté au Styx de l’enfer la belle amourachée virginale…

Si j’aime ton été ???
Oui j’aime… j’aime…. OH J’AIME !!!
Et je veux que de ton feu s’embrase ton soleil… celui qui fait sur tes tempes les cendres de mon visage! J’en prie même Lucifer, et que m’importe le blasphème, pour que demain dés mon réveil, s’emporte au loin mon feuillage… jusqu’à ta passion délétère…

Ton été si beau et si couleurs attirant à flot mes tons jouvenceaux… tes lèvres pulpe jutant saveurs sur mes yeux penauds et mes doigts puceaux…
Tu me promets sans me dire, ce futur hilare qui du printemps, me cèdera à l’été de ton délire qui me suce vers un lendemain tentant….

Si j’aime ton été ?
Oui j’aime ton été, mais j’aimerai aussi ton automne… où tu te contenteras de ma gaîté pour peupler tes jours monotones… je serai alors cet été qui en ce jour n’est que promesse et qui, de ta sensibilité, tu en fais fine poétesse…

Et dans bien des années… quand tombera la neige sur ton jour hivernal, blêmissant ton teint basané, glaçant ton brasier infernal… je laisserai tomber mes feuilles fanées les cédant dans une valse finale à tes pieds… condamnée à l’adieu dans ton terminal…

En attendant, mon bel ardent, viens lécher ma rosée et empourprer ma décence… et peut être qu’en te hasardant trop près je te laisserai baigner dans ma jouvence…

As-tu soif ? :)

samedi 3 mai 2008

l'envie de Loula... Lilas...







c'est le printemps...
je suis en vie...
et j'ai envie...
de fuir le temps...

d'éclore mes jours...
sous le soleil…
un beau réveil…
aux bras de l’amour…

comme lorsque, hier…
m’a fait voler…
un p’tit ailé…
haut dans les airs…

je veux sourire…
pleurer le deuil…
griser mon œil…
de doux plaisirs…

juste une idée…
dite par loula…
le beau lilas…


moi l’orchidée…