un texte de mes 19 ans...
j'ai voulu vous plonger dans mes souvenirs...
:)

...Pourquoi je te fixe ainsi inlassablement ? Ne sais-tu pas pourquoi je te bois des yeux ?? Ignores-tu par quel maléfice me fut ravie mon accalmie ?cela m’horripile, m’ahurit et me fait sombrer dans les abysses du non retour !
Je devrais pourtant me repentir, mais tout repentir, aussi pieux soit-il, s’attend en retour à une certaine exaltation ; or je n’aurai nulle exaltation loin de tes yeux… mon repentir serait donc de perdurer mes tourments et vaguer à contre sens de toute logique, de toute morale… du bonheur même si, dans la prunelle de tes yeux, je serai condamnée à ne point mirer de lumière jusqu à la fin de mes jours.
N’as-tu jamais remarqué que je ne cligne des yeux que rarement quand je t’observe ? C’est pour ne rater aucune étoile qui tombe de tes yeux lorsque tu les fermes…et je n’en rate que peu ! Et quand tu n’es pas là, chaque fois j’essaie de reconstituer l’image de tes yeux avec les milliers d’étoiles que j’ai ramassées. Je n’ai encore jamais réussi à reconstituer la magie de ton regard, je ne réussirai certainement jamais et je refuse de croire que j’y arriverai un jour, car ce serait pour moi pire que la fin des temps… je serai coincée entre la vie et la mort, sans jamais rêver de survivre ou aspirer à la fin.
Cette magie, vois-tu, me procure le besoin de vivre et l’espoir de mourir. Contradictoires, l’un et l’autre existent en toute symbiose et évoluent en parallèle et dans le même sens !
Je veux vivre parce qu il est légitime de vivre pour immortaliser ta flamme, tes feux et tes milliers de constellations, chanter ton hymne et se confiner au plus ingrat des anonymats. Et je veux mourir parce qu’il est injuste de ne vivre que le temps d’un regard furtif aussi parlant soit –il, car je ne puis en déchiffrer l’alphabet, ses notes mélodieuses demeurent sourdes et mon cœur se noie dans l’obscurité..
L’amour ?? Cela est un mythe qu’on a imaginé, dénommé et débité. Ce qui me prend, moi, est réalité qu on a jamais encore dénommée, je serai peut être la première à le faire… en attendant je n’oserai, je ne me permettrai de la dénommer ou de la comparer à la puérile chose qu’est le mythe de l’amour.
Je n’ai nul besoin de t’avoir, inutile de te posséder car par les milliers d’étoiles que tu perds chaque fois que tu fermes les yeux, et que je te dérobe, je te vole un peu de ton âme, je nourris ainsi ma volonté de vivre sans jamais la goinfrer, et je justifie l’espoir d’en finir un jour.
Cher ami, car je ne saurais t’appeler autrement, toi qui par ton seul regard excites tous mes sens, vivement l’instant ou tu refermeras les yeux !