jeudi 31 juillet 2008

Offrande...




A quelques doigts de travers le feu jaillit au creux de l’âme qui se tend en lèvres muettes pour crier du corps son besoin… ardent et doux… se creusent en nous des voies nouvelles et la raison s’évapore quand le cœur bouillonne… et l’on s’égare dans des labyrinthes de peau sillonnée de plis, d’empreintes et de griffures, ne sachant se retrouver que pour mieux se perdre et à nouveau revenir…

La langue se garde de bavasser quand de sa liqueur les messages se font mielleux… elle se dérobe à sa tâche pour mieux maculer de désir… elle se livre à un jeu de sens dont les mots ignorent même l’existence… et s’en va tracer, elle qui n’a jamais su écrire…

La main devient lectrice habile, as des jeux de maux indolents… les caresses qui balayent le parchemin, s’emmêlant les calligraphies, n’ont qu’un dialecte… et les cris à l’aine ne réclament pas d’interprète…

Au feu follet s’immolent les âmes, en oblation pour la paix des corps… et j’ai en mon corps une telle flamme que je me sacrifierai sans remord…


waaayli... l'offrande

lundi 21 juillet 2008

Poupoule..

Une poule sur un mur, qui picore du pain dur… picoti picota lève la queue puis endure le coq qui cale son corps au sien, à court de force et de moyens d’allumer la poule sans la griller… mais ça viendra !! il la rassure…

Poupoule s’emmerde et emmerde le coq, coquin ou pas elle n’en veut pas… elle veut voir son jour briller, ses plumes reluire, glosser son bec, glousser de rire… n’être belle que pour elle-même… caqueter tout haut pour son plaisir !

Va donc l’expliquer à Coq-u, qu’elle le préfère en tant qu’ami…
« Suis pas homo ! -dit-il déçu- j’ai de quoi te pâmer ma mie ! »

Et le voilà tout sot tout bête, fier de quéquette, qui répète tout con la chansonnette :

« As-tu vu le p’tit coq ? Touche ses plumes avec tes doigts ! Attrape le si tu peux je compte jusqu’à trois ! »

Si elle le saute c’est : cuisse légère ! si elle le saque il bat de l’aile !

Et pis encore ! Il l’appelle : ma Poule, la veut cochonne, lui met la-pine et veut qu’elle rugisse !
Si pas d’accord c’est clair qu’elle le soûle: Elle est très conne et même pas coquine… un vrai supplice !

Bonté divine !

Jamais le Coq n’est encombrant !! Le mâle toujours cerné de poulettes n’est certes jamais barbant ! On l’aime, l’adule et l’entoure en clan ! La toute moderne, comme la Beldie, s’arrache les plumes à son passage !!
Mais entre poules, on sait très bien… que si le Coq fait des ravages, que si le poulailler est tellement plein… c’est pour ne le subir qu’une fois par an !


pour Téqui et les oiseaux :)

vendredi 18 juillet 2008

Photos...

Surfaces illuminées de faces lumineuses
De doux rais d’âme que le verre renvoie
Rictus figés vestiges d’une vie heureuse
Ou de douleurs voilées de rires narquois

L’instant se fait prendre en otage volontaire
Il rit, indulgent, du triomphe du photographe
Que lui importe la prison temporaire
Si, lui même a déjà écrit son épitaphe

Des photos qui racontent mon histoire de vie
Toutes pareilles, témoins de moments quelconques
Et bien que les photos ne me donnent plus envie
Celle de toi et de moi dans tes bras… manque

vendredi 11 juillet 2008

l'Adieu...




Cette fois l’amour ne me lâchera plus
L’Adieu a quitté ma vie et mon histoire
Il m’a livré ses clés et des mots en salut
Que ma joie m’a laissée sans percevoir

Dans tes bras, il y aura des peines
Qui viendront maculer mes jours de noir
De tons grisâtres au brun d’ébène
Me ballotant d’ennui en déboires

Puis reviendra la joie sourdre félicité
Et récurer ma destinée d’espoir
Et s’alterneront en toute simplicité
Tantôt euphorie et désespoir

Tant que l’Adieu ne sera plus qu’ombre
Pâlotte sur une toile en train de s’emboire
Larguée au fond humide et sombre
En débris de passé dans mon armoire

Cette fois, chéri, je te garderai à vie
Tu rejoindras chaque matin ma balançoire
Pour m’enivrer et me rassasier cette envie
De m’éloigner de toi pour mieux te ravoir

Soudain dans ma sérénité béate et quiète
Me sursaute un écho au ton nonchaloir
Qu’a dit l’Adieu avant de battre en retraite ?
N’a-t-il pas marmonné un : au Revoir ?

mercredi 9 juillet 2008

Tatoo




Traces d’encre noire sur ma peau en tatoo
Dans des gestes et des signes que je ne comprends pas
Vestiges d’une nuit d’émoi et de toi à genoux
Quand tu traces ton parchemin dans un alphabet chinois

T’emporte la plume dans un rêve encre de chine
Et je m’ancre à ta plume qu’elle me flotte sur tes rimes

Tu écris si bien et j’en garde un goût étrange
Sur ma bouche muette qui ignore cette langue
Et ses mots d’orient qui s’assemblent en louange
Sous les dunes de mes seins en miel et ginseng

mercredi 2 juillet 2008

Pour un voisin… (2)





Quarante-huit jours et des nuits sans Lune… d’autres avec... mais toujours sans toi… j’attends depuis longtemps que s’efface le temps qui me sépare de ton retour… de toute façon, il s’annule et s’éboule sous le joug de mon attente… ma patience s’effondre, elle, quand mes angoisses s’imbriquent pour édifier ce besoin qui m’emprisonne…

Je troquerais mon monde contre un recoin au fin fond de ton cœur… que faire de ces tours qui me rendent inaccessibles à d’autres et me retiennent loin de toi… je leur préfère une prison éternel dans ces yeux qui me balayent des fois sans me voir… sans mirer mon obsession jaunissante à travers ma coque diaphane…
Tu es mon obsession…

Peut être qu’un jour tu comprendras que si mon corps est si frêle c’est parce que je me consume pour immortaliser ta flamme et que je me consomme pour rester en vie… à l’ombre…

Peut être qu’un jour tu souffriras ma peine et mon besoin viscéral de toucher ton âme… que je laisserai tomber ton indifférence sous le lit de nos étreintes… qu’entre ton pull et mes sandales s’empileront mes souffrances passés du futur incertain au pied d’un présent éphémère au goût de l’éternité…

Peut être que dégoulinera l’envie de ma bouche sans que mots en émergent… et que se déverseront, de mes yeux, les preuves d’amour… l’amour lui-même ne pouvant se résigner à quitter mes entrailles…

Peut être que ta sueur coulera sur mon corps pour emporter mes envies pécheresses à l’enfer… peut être que le paradis ne sera plus qu’un mythe en cendre cherchant à ressusciter de nos feux…

Peut être qu’après la folie, se lavera le matin des vices de la nuit et que sous la douche, partiront les traces d’amour et les souvenirs… Peut être que se décolleront de ton corps mon parfum et ma soif inétanchable… et que s'en iront ma joie et mon espoir de gîter à nouveau au creux de tes bras…
Peut être que je ne retrouverai plus ce bonheur ni ma quiétude… et peut être que je ne voudrai pas d’un bonheur loin de toi…

Ou peut être que mon rhume d’été et ma fièvre se plaisent à me tourmenter et à halluciner mes rêvasseries nycthémérales...

Et peut être que non…

Quarante-huit jours que je me languis de toi… j’en connais par cœur le nombre des carreaux de ma cuisine…

Ton rosier souffre ton absence et espère ton retour… on s’est lié d’amitié lui et moi… compagnons de solitude... et chaque matin, de la fenêtre de ma cuisine, j’attends que s’ouvre ta fenêtre pour que ton rosier recouvre ses couleurs et me communique ton souffle… et me redonne la vie et l’envie de sourire…





pour un voisin (1): http://chezladilettante.blogspot.com/2008/03/pour-un-voisin.html