
A fleur de peau,
J’avais l’amour
Couleur folie,
Le désir sourd…
Mélancolie
De troubadour…
Alliage de Lys
Et d’Ancolie…
Iris flammées
Sous mes Œillets…
Fuchsia ardent
Dans mes emplettes
Sous bouquet timide de Violettes
Aussi discrète
Qu’une Belle-de-nuit,
Les Belles-de-jour se faisant coquettes…
Comment lui dire ma passion ?
M’a-t-on dit : avec des fleurs…
Roses, Tulipes de toutes couleurs !
Mais comment dire à Narcisse,
Dans ma poésie Eglantine,
Avec ma fierté Amaryllis,
Et son indifférence Capucine,
Que je m’affale en pétales
Au pied de sa grandeur
Et que ma longue tige s’étale
Derrière son ombre de peur
Que je ne sombre dans un abysse
Froid sous une fausse chaleur,
Telle la beauté qui égare
D’une fausseté Nénuphar…
Aurait-il un abécédaire
Pour entendre ce langage,
Pour s’enivrer à Primevère
De mon amour qui fait rage ?
Et que l’Absinthe dans sa biture
Est au fait marque de rupture ?
Que la Hyacinthe est frivolité
Et la Jacinthe est fidélité ?
Je lui envoie une Orchidée…
Le grand amour ça la connaît
Et puis j’attends un bouquet,
Pourvu qu’il ne soit pas fané…
Le lendemain, dame Marguerite
Me dit l’amour qu’il a pour moi…
La Gueule de loup me dit : viens vite
Voir la portée de son émoi…
Giroflée jaune, vient en coda
Me dire qu’il me veut tout de suite…
Alors j’y vais sans plus tarder…
Je m’ouvre enfin et me débride…
Pourvu que je n’aie de regret
Ou chagrin d’amour Adonide…