lundi 17 novembre 2008

Conte à remous... 2




Il y a des soirs comme ça où Morphée cède au combat qu’il me mène et s’en va trimballer ses formules soporifiques loin de mon esprit récalcitrant… en gâchant sa misanthropie je finis par l’assommer…

Des soirs comme ça, mon âme est aigre douce… lasse de haïr ou d’aimer, d’abhorrer l’amour ou d’aduler ma haine, je m’en vais caracoler avec la solitude… on roucoule la nuit pour se séparer à l’aurore dans la précipitation des amateurs de l’éphémère, on flirte sans jamais se prendre compagnes sinon la solitude ne serait plus présente… et je ne serais plus conjugable…

Ce soir là je n’avais le cœur à rien et peut être n’avais-je plus de cœur ayant rencontré la mort au matin… une infâme douleur d’un doux leurre de femme… où l’homme s’était fait l’assassin… je fuyais ainsi l’homme, le leurre, la lame, la douleur et probablement moi-même…

Je sortis habillée de blanc dans l’espoir d’être prise pour étoile par le jais de la nuit, qu’elle me vire au loin, pour hanter les hommes sans jamais leur appartenir… me perdre moi-même sans graviter sur autre orbite que celle de mon nombril et m’acculer loin des hommes et du temps pour revenir en constellation, reluire dans les cieux et n’être vue que dans très longtemps…

Je ne pris aucun chemin… je me laissai prendre par ces convulsions qui, en paralysant la raison, mènent jusqu’au fin fond de l’être pour l’avoir… et j’avais besoin d’avoir ma vie et mon sort en main… être seul auxiliaire de mon avancée, ne m’accordant qu’à mon destin…

Je me retrouvai au bord de la mer… cette inconnue qui séduit tant les mortels… un maléfice océanide sûrement… je voulus baigner dans son ventre comme je l’avais fait jadis dans celui de Mère, mais je ne voulais pas me couper du monde et je n’avais pas de cordon… moi je ne m’extasiais pas de ses déferlantes… j’étais dense, elles étaient vagues et échouaient en écume sans consistance… je restai donc sur terre, sèche à prendre sur mon visage l’humidité d’un sortilège sans charme…

Je restais ainsi figée du corps, mais palpitant du cœur et trépidant de l’esprit comme on prononce haut sa vie lorsqu’elle s’est tue… dans un dernier sursaut de survie…

Le froid ne m’atteignait plus… j’avais le corps hermétique et le cœur glaceux… j’aurais pu givrer l’air qui me défiait en toute impunité de sa fraîcheur naïve tellement je pouvais sourdre l’indifférence… ma peau ne m’était plus chère… elle n’était plus que chair couvrant une dépouille animée d’un souffle algide… je n’étais pourtant pas femme qu’on jugeait frigide… éclosaient même en moi des bourgeons de flammes… mais ne s’épanouissait pas de feu incendiaire… ma langueur devenait délétère et vouait mes passions au suicide…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est bien beau tout ça mais ça ne nous dit pas où est passé KB. Emporté par une nuit noire sans doute :-)

Fedwa a dit…

non mais pourquoi vous le cherchez tous chez moi? :))
s'il était chez moi je ne serais pas là à me lamenter sur la solitude!!
quoiqu'il faut lire la suite... je ne sais pas pourquoi, mais son image colle parfaitement à la suite :))

Anonyme a dit…

Je serai méchant si je dis que peut être Morphée t’a raté, mais toi tu ne nous as pas raté ? :s

Non. Je dirai que tu as le talent d’utiliser un champ lexical qui rappelle le sommeil. Peu ont ce don.

7didane … fihe n3ass et cherche de l’action dans le froid ambiant.

Anonyme a dit…

Pour le plaisir de me paraphraser, tu dessines des formes et tu sacrifies le mouvement...

Fedwa a dit…

et pour le plaisir de te le redire: tu focalises telleemnt sur l'image que tu ne perçois pas le mouvement :)
en plus, il y a une suite au récit et il faut lire dans la globalité pour avoir un jugement... t'aurais lu le texte quand je te l'ai donné, tu n'aurais pas dit ça!
d'ailleurs si tu te rappelles je l'ai fractionné parce que tu le trouvais long :)
hrami va! :)