mercredi 23 avril 2008

La présente imparfaite...

Conjugue toi à l’imparfaite… une ébauche inachevée d’une histoire incomplète qui débute inlassablement dans un acte qui se répète…

Aime moi d’un amour qui perdure dans le temps, qui dans un passé récent a été préludes latents et qui demain proche va être feu patent…

Pourquoi deviens-tu soudain résistif au fil que tu m’as tendu, coquin et suggestif, larguant ce lien subtil au subjonctif ?

Ne vois-tu pas que le peu de notre passé tumultueux nous promet folie et temps torrentueux… et promptes passions à verse de nos futurs cieux ?

Sais-tu qu’à refuser ainsi mon présent et qu’à vouloir préserver nos déclinaisons,tu ne fais qu’exhumer l’inactuel de ta raison ?

Car je suis amour tout simple, petit auxiliaire qui se compose à ton cœur chaud et se désaltère de ton verbe fin et ta logorrhée passagère…

Je m’avoue imparfaite qui te porte passion inconditionnelle, je te fais donc cette promesse éternelle de m’accorder à ta langue en mots communs et mortels…



pur dilettantisme...



ET me répond enfin l'étang des mots, mon maître de maux:


Je conjuguerais ton amour à l’éternel du temps, rêvant à l’envie, mon corps au passé, ma tête au futur et mon cœur en présent.

Mon conditionnel ne peut être substantif de ton passé présent. Seul l’imparfait nous conjuguera dans l’accord subjectif d’une césure du temps… ton article suspendu au mien et mes « tu » dans ton jeu que mon tentant « JE » dans tes tus entend, désarticulent nos je-nous…à coucher le verbe dans la douceur auxiliaire d’un mot.

Quelle importance à taire mon jeu thème puisque imparfait et plus que parfait font présent et que l’auxiliaire avoir n’a jamais aussi bien chanté ta raison…

Je participe ton présent et de tout le poids de mon passé je dis l’étant…

J’aime ton tu…

Aimeras tu mon été ?


kb...l'étang des mots

vendredi 18 avril 2008

mercredi 16 avril 2008

ma compagne...

Elle est belle…
Elle était encore plus belle dans sa jeunesse… toute menue et se lisait l’innocence sur son regard perdu, l’appréhension s’y étalait aussi, ainsi que la joie quand je daignais lui accorder un regard…

Le premier jour, où en sortant rejoindre un écervelé de flirt pour une puérilité de bal, je l’ai trouvée devant ma porte, sale et affamée, j’ai esquivé son regard suppliant pour me gaver de la joliesse de la tête gominée…

« Je ne la connais pas » dis-je en français qu’elle ne comprend toujours pas… et je m’en suis allée noyer ma niaiserie dans les déferlantes stupides du plaisir jeunot…

En rentrant je l’ai trouvée à ma porte, seule et affolée… dès qu’elle m’a aperçue la joie s’est installée d’un coup sur ses traits pour l’installer de force dans ma vie…

Depuis ce soir là l’ai connue, je l’ai aimée… j’ai partagée avec elle mes joies et ma couche… elle a mangé dans mon plat et sali ma salle de bain…
Elle a vécu mes chagrins d’amour éphémères pleurant ma solitude et j’ai vu défiler ses mâles l’un après l’autre…

Nous ne sommes jamais séparées, ni quittées depuis… on a dragouillé ensemble et ragé contre les voisins bruyants, perdu des poils et pris des cheveux blancs…

« Elle est très belle ! »

J’esquisse le sourire qu’il attend de moi et m’oblige à dire :
« Oui… je vous l’avais dit … »

« Tout ira bien je vous assure… la biopsie ne prend pas beaucoup de temps… vous aurez à peine le temps d’aller déjeuner et venir la chercher… »

« Non ! Je bouge pas d’ici ! Quand est-ce que je pourrais avoir les résultats ? »

« Je ne saurais vous le dire exactement mais ça ne dépassera pas la semaine… »

Une semaine… à vivre avec toi ma belle dans l’attente de l’inconnu… cet obscur qui nous guette…

« J’aimerais tant pouvoir vous affirmer que sa tumeur est bénigne, mais je n’en ai ni les moyens ni le droit, par ce que, voyez vous, nous autres… »

Parle vas-y, tu es loin… je n’entends que la voix de mon cœur qui s’ouvre soudain à l’espoir : une semaine c’est assez pour dire des « je t’aime » à l’infini, pour rire à en mourir, pour serrer jusqu’à suffocation !!! Une semaine c’est des millions d’existences de papillons d’un jour, c’est des milliers de prières silencieuses et un souvenir entier !!!

Le toubib ajuste sa bavette devant le bloc puis soudain me regarde et s’écrie :
« Je la connais !! Je la connais !! La chanson ! C’est de là qu’elle tient son nom n’est ce pas ?? »

Je ne confirme pas… mais oui c’est grace à Ferrer que je l’ai appelée Mirza…

Longue vie à toi mon chien…



samedi 12 avril 2008

Rien qu'une nuit...

Rien qu’une nuit, viens…

Rien que disparais de mon fantasme pour froisser mon oreiller, pour peupler mon étreinte, humer mon désir… brûler mon âme ou du moins essayer de contenter mes plaintes, affronter mes délires…

Je t’aime, mais ce n’est qu’un détail… qui échouera sur les rivages de nos jeux de la nuit… moi qui, de mon souffle, te tenaille et toi le vengeur qui me nuit… entre tes « Aïe » et mes « oh oui », quand tu t’agrippes à ma taille et que, folle, je te suis…

Viens là que je touche ta peau rêche… celle que de ma bouche je mouille et je lèche… que je couche sur ces surfaces sèches et que je les douche de moiteur fraîche…

Rien que taquine mon indécence… je sais que je te turlupine de mes mots comme de mes sens, que j’illumine ta vie de mon incandescence… que tu penses que je suis maligne quand j’offre à toi mon corps qui danse d’une nonchalance coquine… et que je fouine ton bas ventre ignorant tes doléances… insolence ?

Viens donc que je te rééduque à ma façon ! Je te renseignerai sur les bonnes manières d’entretenir ma flamme… je te ferai élever, sans débander, tel un Homme qui en passant, saura quand et comment honorer la Dame…

Rien que viens Ténor accompagner mon Soprano ! Crier n’est guère très agréable quand on peut susurrer l’inédit… à penser tellement Fort et parler « Piano », on composera, on poussera des mélodies !

Viens qu’on écrive un épisode de charme et de poésie…viens tremper ta plume dans mon encrier… je t’écris et tu me réponds puis tu m’écries et je te répand… plume moi que je m’écrie! je me repens de ma réserve… éclabousse moi de ta verve… j’assume !

Et au clair de lune, quand tu me diras : Déesse ! Accepte donc ma révérence pour m’avoir tant appris de ma force et ma faiblesse ! Je me moquerai de ton innocence et puis, après avoir ri, je te reprendrai dans mes bras… je t’inviterai à d’autres séances pour remédier à ta maladresse à lire mon amour… sur ma face attendrie…




merci à quelqu'un de Bien :)

mercredi 9 avril 2008

Un doux vent de trahison...

Déchoir…très bas... en dessous des tombes… dans le noir, doucement, en se balançant comme dans le songe usurpé par effraction… cauchemardesque, pourtant doucereux ne soulevant aucun membre, ne suscitant aucun sursaut, du moins physique.. Molestant et venimeux; le cœur battant une trentaine de coups en moins, non pas d'effroi mais d'appréhension du contact du précipice… celui qui ne vient jamais .un déchoir qui glace les membres, marbre le teint et rembrunit la destinée.

Refréner l'impatience d'arriver au fond sans réussir à se la jouer "jacques le fataliste", l'appréhension persiste, la frustration également, fi!Voyantes et oracles pour dépeindre un futur que l'on ne peut modifier, une destinée qu'on ne fuira qu'allongé les pieds devant et l'âme à Géhenne… une répression de l'espoir hypocrite qui vient racoler les prières puis racler les aspirations ineptes… peut être est ce mieux ainsi! Un Taedium vitae qui procure au moins la sécurité d'un airbag. Et pourtant, le delirium survient pour extirper l'âme engourdie de sa lassitude en plateau… fi!

J'ai voulu connaître l'avenir, on m'en a imploré Phoebe: déesse lune, celle qui recueille les prières ingénues et les vœux de mal; une vision pour le moins infernale s'est dévoilée à moi: une série de batailles perdues d'emblée,mon cœur déchiqueté et ma vie me quittant pour s'émanciper loin de l'abîme; et cet être qui peuple mon existence, mon élixir de bonheur et sédatif de douleur, s'envolant loin de mes cieux écrasants et écrasés…c'est ainsi , m' a-t-on dit, que mon tourment débutera!

Je ne fréquente pas de devineresses et je ne crois pas à la voyance, j'ai donc ri à gorge déployée, incrédule et futée, ou du moins l'ai-je cru… jusqu'au jour ou, sur ma véranda, une douce brise, soulevant les feuilles des arbres de mon jardin, se déchaîne, dérange l'humeur chaude de ce temps d'été… comme un vent méchant qui prend au dépourvu et gèle les bras dénudés. J'en ouvre les yeux frissonnante, légèrement… largement… grands ouverts… sidérés puis ahuris!!!!

Fébrile de la chaleur de l'étreinte passionnée, du baisé ensanglanté qui se cachait de tous les regards et que j'ai la malédiction de saisir, je me sens fébrile!!!! C'est lui qui me saisit, le spectacle me frappe de stupeur et de mal!
Mon amour !!!

Mes pieds ne me portent plus. On m'avait prédit la traîtrise, on m'avait vaguement parlé d'un doux vent de trahison: c'est donc cette brise déchaînée qui m'ouvre les yeux sur le gouffre qui s'offre sous mes pieds…je n'ai hélas rien cru!

Mon bel oiseau qui m'avait promis son éternité me quitte pour, enfin, me propulser dans le trou noir qui engloutira mon destin, c'est le signe prédit qui déclenchera les avalanches inhumantes…j'ai su ma vie par les yeux d'une voyante et j'attends la fin sans révolte, je ne suis pas triste! je n'ai pas peur!mais je me sens dégringoler… déchoir…très bas… en dessous des tombes… dans le noir,doucement en se balançant comme dans le songe usurpé par effraction… cauchemardesque…

mercredi 2 avril 2008

je te quitte...

Pourquoi me suis-tu du regard? Je vois dans tes yeux l'appréhension que mon départ fait naître en toi…c'est le non retour, tu le vois? Dans ma marche pour la sérénité je te laisse sans attaches…

Tu pensais que je t'avais ravi ta liberté, tu ne le disais pas mais l'esclave que j'étais remarquait dans ton regard cette accusation injuste de viol.

Tu fus mon premier amour, celui qui m'initia aux délires de cupidon ; fils de Mars et de Venus, ce petit nous propulsait dans des guerres sans merci pour tomber dans les ébats cruels d'une passion déchaînée… j'aimais tes moindres gestes, je buvais tes paroles comme une pauvre sotte crétinisée par le mielleux de tes discours, le doucereux de tes abords et l'enivrant de tes baisers…

Pourquoi étais-je devenue ravisseuse après avoir été ravissante? Pourquoi le prédateur que tu étais, était-il devenu proie de machination savamment calculée? Tu m'attribuas un savoir-faire que je n'avais pas, je devins démone et toi pauvre mortel… et pourtant, c'était moi qui agonisais à chaque étreinte sans passion.

Merci donc d'avoir omis de préciser que t'avais ligaturé ton cœur afin qu’aucune semence ne le pénètre, qu’aucune ébauche de sentiment ne naisse! Merci de m'avoir laissé rêvasser comme une enfant à l'avenir dessiné aux crayons de couleurs chatoyantes… aujourd'hui je suis bel et bien grande! J'ai mûri, à mon insu, de tes mains, malgré moi… la désillusion fatale ne m'affecte point… Seul l'écho du gémissement ce cet enfant déçu me réveille ...et me peine.

Pourquoi es tu si perplexe à toiser ma nudité? Serais-tu enfin capable de voir mon âme à travers ma peau froide? La chaleur de mon corps faisait donc obstacle à ta clairvoyance? Paradoxalement, mon amour t'empêchait de voir mon amour…

Merci encore de m'avoir refroidie! Pourquoi me consumer à petit ou à grand feu si personne n'en profite? Si tu n'en as pas besoin? J'étais un piètre feu de camp au milieu des lumières attrayantes et les chauffages d'une nuit… d'un moment… programmables ces chauffages là, contrôlables : ne gaspillant rien, n'embrasant personne et ne consumant que le désir né de l'instant.
Moi, comme tout enfant de la nature, je ne devais vivre qu’une vie, n'aimer qu'une fois et ne me consumer que pour finir en cendres… et ce fut ainsi.

Cette main que tu baises ne veut plus te toucher, car tu l'as méchamment rejetée… elle était pourtant si douce ma main sur ton corps, amoureuse et suppliante. Aujourd'hui elle te dédaigne, elle dénigre ta soif et tes larmes. Détrompe toi! Elle n y est pas forcée… elle te quitte de son plein gré…

Aujourd'hui je te quitte! Je quitte tout le monde mais pas le monde! Je serais au monde mais pas du monde ! je te libère de ma présence, de mon être… je te libère même de mon souvenir, si après moi, ta conscience te saoule, ou que ton cœur chavire d'instabilité. Et ne me regarde pas comme un orphelin chassé de son abri par le méchant tuteur! Je n'ai jamais été cruelle et tu n'as jamais été démuni…

Je te quitte et je te lâche! Lâche donc mon pied qu'on achève de couvrir mon corps blanchi… ce corps sans vie…