A 6h du matin déjà, je n’en pouvais plus ! Je me suis levée, le cœur au tempo crescendo… il tambourinait d’un rythme vertigineux et déchaînait la cadence de mes doigts qui pianotaient à côté du réveil, en espérant chanceler le temps pour me propulser dans le futur très proche… car ce soir c’est vendredi soir… et le vendredi tous les rêves sont permis…
Je me suis échappée du lit presque en volant…
« Le sol est de connivence » ai-je pensé en souriant…
Je n’avais pas dormi hier.
En me prêtant aux dernières folies d’une amie, j’avais dansé toute la nuit en me gardant de dépenser quelque sensualité loin de lui… tous ces regards que j’éludais en fermant les yeux, tous ces effleurements qui me faisaient prendre la tangente, n’étaient que pour nourrir l’envie croissante, pressante d’être avec lui…
Je m’endormis donc à peine, ou même pas du tout…
Un simple trait noir pour contenir la flamme que j’ai aux yeux à me remémorer la promesse… et pas de rouge avant d’avoir la certitude de le voir disparaître par ses soins…
Je n’ai pas beaucoup parlé durant le trajet Mohamedia-Casa… le temps ne se prêtait pas au radotage et le cœur n’était pas aux aveux. Mon amie, souffrante de rhume et d’amour propre m’a virée de sa voiture en pestant contre les caprices du temps et ceux de mon boulot qui exige que j’y sois à 8 h tapantes…
Encore 12 heures à purger avant de le revoir pour me panser les fêlures de son absence qui me sévissaient les pensées…
Une journée de travail où j’ai été patiente en prodiguant des soins, n’attendant en remède qu’un signe de lui…
Un papillon s’est amusé à me chatouiller les entrailles en virevoltant autour de mon cœur enflammé… il s’est brûlé au souvenir de notre premier baiser… un autre est née juste après quand j’ai dû céder mon esprit à la responsabilité d’un travail… j’en ai pourtant brûlé des centaines…
J’ai à peine grignoté pendant ma pause déjeuner essayant de garder ma faim intacte… je ne boirai que lui…
Il est 19h30 et je suis sur le point de terminer ma journée infernale pour m’en aller à Géhenne… ce soir je me brûlerai entièrement, j’ai besoin de me réduire aux cendres de sa passion pour renaître plus femme…
Mon cœur reprend son tempo effréné mais cette fois-ci les notes se jouent sur un « MISOLSIREFA » inquiet… la sonnerie amoureusement liée à ses initiales se refuse à moi, ignorant la contraction de mon visage…
J’entends les blagues de mes collègues sans écouter, leur offrant d’un moment à l’autre un sourire contraint… puis n’en pouvant plus, je sors…
Un taxi me ramène chez moi sous une pluie qui démarre à peine… je la vois mouiller le sol, les voitures, les hommes, embouteiller les boulevards, boucher les issues, taire le téléphone… non ?
Et puis moi qui suis de nature frileuse, je me vois bien dans de beaux draps…
Il est 20 h 20 quand j’aperçois la prière silencieuse dans les yeux du chauffeur désespéré… il ne peut aller plus loin… je m’arrête donc là, de toute façon je n’ai qu’à marcher 5 minutes pour rejoindre mon lit et me consacrer à mon attente…
Je n’ai pas de parapluie et ayant découché la veille, je ne porte qu’une légère veste sur un bien frivole débardeur… le froid me punit…
J’avance dans la rage des automobilistes et l’effarouchement des belles dames brushinguées des salons de Maarif, animée par un espoir devenu tellement infime que j’en perds la hâte de rejoindre ma solitude…
Je me rends compte de l’effort que je fournis pour me procurer quelque chaleur pendant que j’avance sous une pluie devenue torrentielle, je libère alors mes muscles de leur contraction inutile et accepte la douche froide du rencard raté…
J’avance doucement dans les flaques d’eau et la course des gens en prenant le temps de scruter le décor et de rincer ma peine… mes cheveux sont déjà complètement lavés quand la pluie force la barrière de mon vêtement pour me toucher le dos et couler sur mon ventre…
J’entends siffler quelqu’un… quelques jeunes garçons cachés du flot doivent trouver le spectacle curieux…
Je commence soudain à avoir les idées en désordre, je me lance dans une hallucination consciente où des images de lui viennent s’imbriquer au décor actuel tandis que sa voix rejoint la vocifération céleste…
« Tombe la pluie… tu ne viendras pas ce soir » répète Adamo en musique de fond…
Ne sachant soudain plus où je vais, je m’arrête sous la pluie pour offrir mon visage au ciel qu’il me lave de ses larmes… mon sac tombe par terre et mon pc le rejoint aussitôt…
Le peu de conscience qui résiste m’indique que je suis à quelques mètres de ma maison et pourtant je ne fais aucun pas pour rentrer.
Et c’est là que le ciel cesse d’un coup de me tremper, je le vois pourtant continuer à tempêter autour de moi…
Dans un ultime éclair de lucidité je sens la proximité d’un être inquiet à côté de moi qui me couvre d’un gros manteau et porte mes sacs… j’émerge de mon délire pour essayer de reconnaître cet homme soucieux qui m’appelle par mon prénom :
Mon voisin… tiens…
Je lui souris pour le rassurer quant à mon état et me laisse évanouir dans ses bras…
Quand j’ouvre les yeux, peut être un siècle plus tard, je le vois se pencher sur le lit où je couche nue… sa main glacée sur mon visage dérange ma fièvre me livrant ainsi à un accès de frissons insoutenables… je reconnais à peine le goût à la fois saumâtre et amère de la paracétamol dans le breuvage qu’il me sert et je m’en reviens immerger dans mon absence…
En fermant la porte de la pièce derrière lui, il entend retentir une douce sonnerie dans mon sac… il est au moins minuit…
Récupérant mon téléphone dans mon sac, il attend de voir disparaître des initiales de l’appareil pour le mettre sous silence et le remettre à sa place…
Il rejoint son sofa et, une bière à la main, il entame une séance de zapping devant sa large télé au son amplifié tandis que mon appareil tu se remet à vibrer rageusement dans mon sac…
Il sonne… sonne… sonne…
dans ce salon, que de mets de mots sans maux du je... la douce brise le ton orageux, mais sans tonner... ce n'est que du jeu..
lundi 3 novembre 2008
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22 commentaires:
Pour résumer ce papier très long, juste trois mots : "Waaaly oualou, voilà" :-)
comment ça oualou???
tu veux que je te raconte le samedi soir? :))
t'es passsée de l'attente dans un bar à l'attente sous la pluie en quelques gouttes seulement...:)))
t'auras mes impressions en privé
ok j'attends que tu viennes me réchauffer... n'oublie pas la bouillotte :))
désolée pour samedi :)
La nayda
je crois que je suis resté loin un peu bcp...
un réel plaisir de te relire
pour la millième fois ma tnodch bla bik :))
ta fine!!!
Joli amalgame entre réalité et rêve.
A la différence du récit précédent, la réalité est mieux transcrite dans ce texte que le rêve.
l'attente .... quelle délicieuse trture !
ravie de te relire miss!
7didane: tu sais très bien que tout est relatif.. dans ce texte tout particulièrement j'ai rêvé ce qui te paraissait plutôt réel :)
après on s'en fout si c'est réel ou pas, n'est ce pas? :)
merame: délicieuse? si tu le dis:
! :))
ravie de te voir par ici :)
zut! c pas un mec à croire! c'est doux waaaaayli..
aaaaaa: merci :)))
y a des mecs à croire? t'y crois? :))
Le monde le plus accessible le plus enivrant et qui ne coute pas cher,est bien le monde du fantasme.
Si waaayli ne fantasmait pas on ne serait pas là à lui courir après!
ah oui on me court après! c'est vrai ça :))
profitez de moi tant que je ne coûte rien :))
merci de ton passage mg, ça me fait plaisir!
@waaayli:
Je n'aurai pas dû tomber par hasard sur ton blog! (Je n'existe po je sais!)
D'abord i haven't time! Ensuite ça me régale, ba9i machbe3tch, z veuuuu la suiiite :D
P.S: tu aura dû te mettre avec ton voisin, au moins lui il est plus gentlmen! :P
amadeus: le blog existe depuis un an déjà :))
tu veux quelle suite? je peux t'imaginer toutes les suites possibles.. quant à te régaler fais un tour et tu découvriras une mine à fantasmes... pourvu que ça cesse :))
non.. je préfère rester ainsi rêveuse et partager mes rêvasseries avec vous :)
marhba bik en tout cas :)
Il ne s'agissait que du monde bon marché du fantasme,waaayli n'est pas a vendre car tous avons besoin de ses lumières!:))
hoo la Classe!
décidemment c'est mon heure de gloire si MG se met à me flatter :))
On y était avec toi sous cette pluie, tout au long de ces mots, on c fait un sang d'encre ...
oooh mon yug! t'es chou!
c'est pourtant moi et moi seule qui ai attrapé la crève après :p
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
A Verlaine, répond Gene Kelly ou plutôt l'auteur des paroles de la chanson, Robi Draco Rosa.
Dancing in the rain:
Do you feel like coming to dance?
Or make love baby
I know you want it
So come down and show me what you need
So, do you feel?
Feel like comin’
Do you want me to stand alone?
Take that flower from your hair
And come dancing in the rain with me.
Une fois on rit, d'autres fois on pleure,
Ainsi va la vraie vie, comme nos fantasmes
كتابتك رائعة
إحبتت كثير قدرتك في التماهي
حتى نحسب الواقع خيال و الخيال واقع
دمت بود
habib: oui c'est la chanson :)
chama: merci ma chère, j'espère pouvoir arriver encore et encore à offrir des pauses rêve à toi et tous les amis :)
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