vendredi 29 février 2008

Nouvelle adresse!!! ( espoir! es-tu là?)

Demain je déménage, je redécore ma vie. L’espace s’est rétréci autour de mon cœur, mes pensées sont mal éclairées et mon esprit est très mal aéré ; sans parler de l’architecture désordonnée de mon passé qui ne convient plus à mes états d’âme nouveaux… je change de voisinage, je m’installe là ou l’atmosphère conviendrait à ma bonté, là ou la pollution d’âme demeure tache rarissime sur le paysage général.

Demain je change de couleur, je repeins ma vie en rose et en couleurs pastel, j’ouvre grandes les vérandas sur l’avenir et j’aménage une cheminée pour fumer mes craintes et mes soucis.

A l’entrée déjà ? je balaierai tout vestige de mes peines anciennes, j’épargnerai à tout visiteur les étalages de mes échecs qui sont de fort mauvais goût. Je mettrai à la place une photo de ma mère : ma plus grande joie, mon diplôme : ma plus grosse réussite, et les portraits de toutes les personnes charmantes que j’ai ravies : mon plus grand succès… celui d’avoir été aimée de tous !

Il est impératif que ma nouvelle demeure soit spacieuse pour contenir tous mes desseins et tous mes amis, assez éclairée et sans rideaux pour ne rien passer dans le noir, sous silence. La cave contiendra les mauvais souvenirs, les regrets et les stations de ma vie actuellement inutiles mais dont je ne peux me débarrasser. Tout sera jeté aux oubliettes sans complètement disparaître. Au grenier, par contre, seront placées les tâches reportées à plus tard. Les bons souvenirs et les vidéos familiales, comme le bon vin, seront à sortir les grands jours.

La vie, vois-tu, est une demeure personnifiée au goût du propriétaire et décorée selon le monde qui la peuplera. Je compterai, alors, une infinité de pièces pour l’infinité de personnes qui me partagera l’existence.
Une chambre à l’éclairage tamisé pour ne dire les choses qu’à moitié claires, pour le plaisir d’insinuer et de suggérer. Une musique de fond aux rythmes de soupirs brûlants, un oreiller rembourré de rêverie et un lit tournoyant de passion : la chambre du centre que je partagerai volontiers sera tienne mon amour !

Un aspirateur de rage, un balai à soucis, du détergent pour dégraisser ma foi salie : tout y est pour le grand ménage que j’opère dans mon esprit… demain.

Je songe déjà qu’après, je coulerai un bain aux essences de l’espoir pour purger mon âme de la noirceur cumulée. Un baume d’optimisme en quantité énorme puis un doux voile de pêche aux senteurs fruitées pour la fraîcheur et le punch !

Quand est-ce que vous venez voir ma nouvelle vie ?

lundi 25 février 2008

allo





Elle coule, elle coule, elle coule……
Petite larme salée, presque amère trompe mes papilles et ma force… trace sur ma gorge un trajet de regret… ton manque excite ma glande à souvenirs
Celle-ci excrète nos plus belles étreintes sous la lune étrangement ronde de ton pays…j'en ai les cheveux qui s'élèvent pour saluer les brises de Bari…
Elle refuse de sortir mouiller ma joue; mon maquillage en souffrirait… mon éternel sourire aussi… elle coule en dedans. Elle n'agit pas par pitié, elle est inerte… insensible…elle, le fruit même de mes sens!!! Le fait est que ma personnalité bifurque au moment ou mon cœur bat… je m'affaiblis au point de souffrir le froid et la faim tel un bébé… un câlin de toi me sauverait…m'aurait sauvée… mais mon armure se dresse encore plus haute, hautaine… plus forte… lourde…alourdit mes membres frêles et mes peines…alors je sombre plus bas encore et encore…et mon armure n'en est que plus haute, plus noble… plus froide et impassible. Une armure ne pleure pas, elle ne cède jamais… on ne voit pas mes larmes …
Les photos que j'ai de ton anniversaire, les pierres qu'on a ramassé sur les différentes plages de notre histoire, ton parfum que je t'ai piqué avant ton voyage, les tickets de métro…j'en ai le cœur écrasé. Il saigne l'amour goutte à goutte…si je perds tout mon amour je meurs…
Voudrais-tu me permettre de t'entendre encore une fois? Que je ferme mes yeux en percevant la mélodie de ton accent; que je pleure, dans le silence, ces larmes qui ne se voient pas…que je saigne mon cœur…qu'il se vide de toi…

-allo?

jeudi 21 février 2008

mon ami... je t'aime...




Yo te quiero... à la façon de Marc ANTHONY...

Écoute ça !

C’est peut être comme ça que je te veux dans ma vie, lointain et inaccessible, mais omniprésent...

Je veux que tu sois le premier à me couvrir de câlins quelle que soit la circonstance... atténuée ou hardement hard!! Que tu sois le premier que je réclame pour mes p'tits soucis ou pour mes désastres et déliriums...

J’ai besoin que tu me saoules de ton parfum ou de tes lamentations idiotes comme à chaque rupture!

Je veux te voir resplendir comme à chaque nouvelle chasse, sans oser imaginer ce que ça serait d'être dans tes bras... sujette à ta passion... humer ton parfum... prisonnière de ton fantasme... je m'égare!!

En gros: sois mon ami! Reste mon ami qui se fait femmelette pour partager mes larmes immanquablement débiles… et je resterai ton amie, qui se fait "hommelette" quand tu te brises les couilles...ouille!!!

Reste en moi... reste pour toi et pour ce qui nous fait, l'un et l'autre... amis…

vendredi 15 février 2008

SPECIAL

"Vêtu de mon boléro délavé que les ténèbres clémentes daignent soustraire aux yeux de ma bien-aimée, je gravis la gouttière et me dissimule entre les feuillages. Bientôt sa silhouette se détachera des voilages et le somptueux filigrane de son être se prêtera à mes mirettes écarquillées. Bientôt, ma sérénade prendra la mesure du martèlement de mon cœur.

Le calendrier de mon vieil agenda annonçait le 14. Tout me paraissait sombre ou pourpre. L’air sentait le chocolat. Valentine à la borne kilométrique la plus proche de mes ardeurs. Ce soir sera mien. Ce soir sera sien. Le chatouillement des ramures adoucit mes desseins et la passion me submerge d’un enivrement d’une intense volupté.

Elle passera devant sa fenêtre et je lui chanterai toute ma flamme. Je me nourrirai de ses sourires, m’abreuverai de ses gloussements espiègles.

Bientôt la délivrance. Bientôt la lune luira à moins d’un empan. Et mon cœur qui bat sa chamade annonçant ma sérénade. Bientôt…

J’entends déjà sa démarche feutrée sur le plancher. J’aurais adoré être foulé de la sorte. Sa main sur l’espagnolette et ce doux mouvement ouvre grande ouvertes les alvéoles de mon cœur en feu.

Me reconnaîtra-elle ? Qu’importe ! Je mettrai une note devant une autre, chanterai un vers après un autre. Et je vivrai cet instant féerique avec elle. Elle, qui un soir d’hiver, m’avoua que le 14 serait inerte. Elle, qui s’appelle … chut …ne le dites à personne…Fedwa."


A Fhamator: Je n'ai pas de Valentin... mais des amis Magiciens...
Je m'incline Youssef...

mardi 12 février 2008

ça bouillonne...




Et moi donc!!! Et moi donc bel homme!!

Mais pas dans un salon de coiffures pour dames… les rondeurs n'excitent pas mon érogène… ce cerveau pullule d'obsessions qui parasitent ma décence… des étreintes, des morsures, des interdits … des indécences, des cris et des inédits… la réalité s'embrouille dans ma tête, le fantasme s'en mêle…

Donne… dis… crie… massacre et ratatine…chante donc et souffle sur la flamme incendiaire… mon corps prend feu et s'embrase de ta voix, du rythme oriental comme de mon érotomanie… nymphomanie…

Je voudrais être un tabouret dans un bar reculé de la ville … pour palper, dans la nonchalance des hommes qui me siégent dessus, la virilité de leur… posture (ben quoi!! Il a bien dit org..ueil!!)

Je voudrais être une fermeture éclair… un Zip dit-on (ouille……) pour découvrir, à chacune de mes montées et descentes, les talents (l'étalon) cachés (caché ) de la couture…impressionnant ces pantalons!!!

Je voudrais être une lame de rasoir, fine et tranchante, lisse et dangereuse… pour effleurer... Gratter... aplatir les protubérances…peaufiner de prés les mentons désormais imberbes… approcher doucement des bouches volontaires et, justement, saigner là ou l'on s'y attend le moins…


Je voudrais être une clope tiens! Pour être aspirée rejetée puis reprise aussitôt!!! Ah la passion avec laquelle le mec tient sa cigarette!!! Son besoin de la porter à sa bouche… sa dépendance… ses désirs et ses desideratas!!! Jamais un mec ne souffrira le manque d'une fille comme celui de la clope…

Je voudrais et je voudrais… et comme dans cette chanson j'éprouve également le besoin pervers de drainer mon fantasme…de célébrer ma féminité…

jeudi 7 février 2008

étrangers...

Cheveux poivre et sel et regard d'étranger… mains dans les poches d'un trois quarts élégant et un semblant de sourire sur les lèvres, il avança… passa la porte entrouverte et scruta le décor exotique avant de l'apercevoir, elle.

Elle, un stylo à la main atone, une tête dans les nuages et un regard las qui finit par tomber sur l'étranger…
Ils s'observèrent un moment puis il avança encore de quelques pas sans mot dire
"Vous êtes ici pour qui?" dit elle

Quand il parla, elle eut l'impression que sa voix étouffait.

"Hum… c'est une pension n'est ce pas? Non je ne suis là pour personne, ni même pour prendre une chambre…"

Une pension? Il devait se tromper d'adresse, de plus il n'avait pas l'air d'avoir déjà mis les pieds dans ce genre d'endroit…

" Je cherche des informations à vrai dire… au sujet de la famille à qui appartenait cette maison."

Un silence de quelques secondes puis il reprit:

"Il y'a 21 ans je vivais tout près et, dans cette même demeure, vivait ma fiancée… ou du moins il nous plaisait de nous considérer fiancés…"

Et là le semblant de sourire qui tirait le coté de sa bouche se révéla clairement… beau et lumineux. Quel bel homme!

Il devait avoir la quarantaine passée, des ridules infimes traçaient l'emprunte d'un sourire éternel sur les bords de ses yeux noirs.

Subjuguée par la nostalgie qui se peignait dans son regard, elle indiqua du doigt une chaise qu’il prit avec reconnaissance et il continua sans trop tarder.

"Elle était belle comme le rêve le plus fou des chômeurs du quartier (sourire encore plus large) et j'en étais un évidemment!! Mais c'était quand même de moi que la gracieuse fille du fonctionnaire s'était éprise."

Et là en baissant les yeux, elle aurait juré que des perles lui tombaient des globes… tellement l'intense souvenir ébranlait son être…

Rien qu'au souvenir, le sourire s'intensifiait avec béatitude et ni l'orgueil d'homme ni l'étrangère en face de lui ne pouvaient en affaiblir l'étendue…

"je sais qu'une bien jolie jeune femme comme vous doit avoir plus d'un soupirant, mais je doute qu'un homme sur terre puisse aimer sa chérie comme je l'aimais, moi."

Elle sourit à son tour. Elle n'était pas jeune, encore moins jolie et de sa tour d'ivoire personne ne s'approchait. Mais consciente qu'il le pensait vraiment, elle ne put qu'acquiescer.

"Elle était belle et timide… je me souviens que j'avais passé des jours à lui faire des signes de tout genre avant qu'elle ne retienne mon message; et qu'elle avait mis beaucoup plus de temps avant qu'elle ne daigne, un jour, laisser tomber son mouchoir sur ma tête; quand j'avais relevé la tête elle s'était déjà évanouie dans le brouillard de ce soir. Je ne l'oublierai jamais…"

Fascinant!!!

De son récit elle ne retint que peu. Elle ne pouvait concevoir qu'un homme puisse se souvenir avec tant d'adoration d'une passion ancienne de 21 ans.

Elle voyait des hommes à la pelle. Des hommes de différentes carcasses… l'un se disait dur, l'autre romantique… personne de crédule, malgré la gentillesse et la générosité.

Lui était vrai… tout simple sans édulcorant… il vibrait d'un sentiment constant qui refusait de s'atténuer… il n'avait pas de faux espoirs, aucune lueur de folie n'animait son regard. Il voulait tout simplement en parler…le fantôme de son amour perdu posséda son corps au premier pas dans cette demeure et il voulut se manifester…

" 3 ans d'amour secret, de lettres sacrées et d'heures sacrifiées aux fenêtres de cette vieille maison" dit-il le sourire persistant.

" Quand son frère de 12 ans avait découvert une lettre dans son tiroir, il m a fallu travailler le soir après les cours chez le menuisier du quartier, pour soudoyer sa gourmandise."

Son sourire devint contagieux, tirant la femme de sa lassitude.

" Un jour en passant par là, on me prévient qu'il y a eu des youyous chez les Hachmi… elle n'avait qu'une jeune sœur de 10 ans; il ne pouvait donc s'agir que de ma chérie."

Elle pouvait être froide et indifférente mais la danse des perles qui illuminaient ses yeux la laissa interdite. Un homme pouvait vraiment aimer une femme…

interrogation ou affirmation ? Elle ne sut le dire…

Légèrement amer cette fois, son sourire se voulait content.

" j'ai à peine vu ses larmes qui en disaient long pour comprendre que l'espoir n'était pas permis pour nous… l'amour était un luxe que je ne pouvais me payer…"

Elle respectait son silence. La souffrance était peut être loin mais la répercussion sur son cœur était flagrante.

S'était il marié après? Avait-il trouvé l'amour autre part? Certainement pas. Il ne portait ni bague à la main ni personne dans son cœur, pas au point de lui faire oublier sa chérie.

" Je suis parti sans tarder. J'ai quitté ma famille et mon pays et me suis tué à travailler pour tuer la misère… j'ai plus rien su d'elle."

La misère, il l’avait bien chassée de sa vie, mais pas la nostalgie… pas l'amertume ni le besoin… d'elle.

" Saida!!!!!"

La voix rauque qui transperça le silence la fit sursauter et le fit tressaillir... une voix de femme, enrouée et criarde, la réclamait. Elle se décida enfin à parler.

"Je dois y aller monsieur… je suis navrée pour vous…" elle ne sut dire mieux.

"Il n’y a pas de quoi mademoiselle … merci de m'avoir si gentiment écouté. Mais j'aimerais quand même que vous me disiez si cette pension appartient à cette famille même! Aux parents de la femme dont je vous ai parlé, Leila Hachmi?"

Elle répondit à la hâte
"Non monsieur, je travaille ici depuis 10 ans et je ne connais pas de famille portant ce nom, ni dans cette maison ni dans le quartier… et un conseil: cette femme que vous cherchez n'est plus de ce monde. Pas morte, non! J ne saurais l'affirmer… mais elle fait partie d'un passé révolu qui ne ressuscitera pas… délivrez vous donc de ce rêve et vivez libre."

Il sourit, encore une fois, se leva et la remercia chaleureusement. Il partit laissant un voile de parfum et de regret…

"Saaidaaa!!!"

Elle se hâta pour répondre à sa patronne…

" Oui lalla! J'arrive!"

Cette femme qui attendait en haut des escaliers paraissait exaspérée.

" A qui parlais tu?" dit-elle maugréante entre deux bouffées de cigarettes.

"Je t'ai dit mille fois de ne jamais laisser la porte ouverte! Il ne manquerait plus que des curieux viennent faire l'inspection des lieux!!"

"Désolée."

Avant même qu'elle ne pusse juguler la mauvaise humeur de sa patronne, une autre voix leur parvint de l'entrée; une voix d'homme cette fois, que toutes deux reconnurent: le Pacha!

" Vite, cherche moi les factures à payer, le gros est là!"

Saida se précipita pour chercher les factures non payées et attendit 5 minutes pour éviter le spectacle des effusions du Pacha envers sa patronne.

" Petite Saida, comment vas-tu?"

Elle ne répondit pas. Elle gardait toujours son apparence hostile pour esquiver des dialogues vulgaires avec ces hommes méprisables…

Se retournant vers sa patronne, elle dit avec un ton savamment désolé:

"lalla! Le boucher est encore venu réclamer son argent, et les factures non payées sont nombreuses… on risque de ne pas avoir d'électricité ce soir…"

Ceci dit, Saida se mit à observer, fascinée comme toujours, le décor qui s'offrait à elle…

Sa patronne était une femme de 38 ou 44 ans? elle n'en savait rien. Toujours de mauvaise humeur, une cigarette à la main un verre à l'autre, se baladant en déshabillé, pleurant ou dansant avec des disciples selon ses paroxysmes. Elle était d'une beauté rarissime que l'alcool n'avait pas pu massacrer. Le maquillage servait à peine à voiler la douceur de ses traits, lui prodiguant ses apparences de femme fatale…

Elle était là, nue sous son déshabillé rose indien qui suggérait des folies. Elle avait cette moue coquine à damner un saint et une main sur la cuisse. Le Pacha, qui bavait comme un porc, déposa, sans détacher ses yeux d'elle, un argent que Saida n'acheva de compter qu'après leur départ… la patronne moulante, et lui moulu…

Ce soir là, elles ne faisaient pas de fête. Toutes les filles étaient dehors. Après le départ du Pacha, elle ira dormir dans sa chambre à la cave de la maison devenue bordel…

Elle s'assit sur une chaise et regarda l'argent sur la table avant de le ranger dans le tiroir avec les factures, déjà payées, au nom de sa patronne… Leila Hachmi.